Les évêques du Canada viennent de publier leur dernière lettre de réflexion sur les questions sociales. En l’occurence, une thématique qui nous intéresse particulièrement ici, celle de l’urgence écologique. Voici l’ouverture du document :
» En octobre 2003, notre Commission des affaires sociales a rendu publique une lettre sur « L’impératif écologique chrétien ». Elle est intitulée : « Tu épargnes tout, parce que tout est à toi, maître et ami de la vie. » (Sg 11, 26). Depuis, l’Organisation des Nations Unie (ONU) a proclamé 2008 l’Année de la planète terre. Nous saisissons cette occasion pour prolonger notre réflexion avec la population catholique de notre pays. Le Rapport de synthèse du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) nous fait prendre conscience de l’ampleur du défi que nous devons relever. Des développements scientifiques et techniques pourront y contribuer. Mais nous n’y parviendrons pas sans une conversion personnelle et collective. C’est dans cet esprit que nous proposons les présentes réflexions. (…) »
Le texte se poursuit en montrant comment le sentiment d’harmonie qui est au coeur de la conception chrétienne de l’univers s’accompagne aussi en parallèle de l’expérience du désharmonie (ce que les croyants traduisent par ‘péché’) dont la crise écologique est aussi le reflet. Il s’agit donc bien d’une crise qui touche l’humain, et tout l’humain. Une crise morale donc, comme le soulignait déjà Jean Paul II et le patriarche Bartholomeos.
» Or, une crise morale s’affronte par une conversion, c’est-à-dire un changement du regard, des attitudes et des comportements. Essentiellement, cette conversion aura pour objet les ruptures que nous avons créées avec la nature, avec notre prochain et avec Dieu. Elle visera à rétablir les liens avec eux, c’est-à-dire à susciter une réconciliation. »
Une conversion nécessaire et urgente, attentive à la part d’humanité encore écrasée par l’égoïsme des gros consommateurs de la planète. Le texte invite ainsi à une « austérité joyeuse », reprenant l’expression d’un célèbre écologiste canadien, Pierre Dansereau .
Et de conclure :
» Les défis écologiques nous offrent l’occasion de nous relancer sur les chemins de l’Évangile. C’est, au sens biblique du terme, un « moment favorable » pour affermir nos liens avec Dieu en nous laissant imprégner par la nouveauté de l’Évangile ».
Le document est accessible sur :
http://www.cccb.ca/site/content/view/2576/1214/lang,frc/