“La mort de la forêt, c’est la fin de notre vie”. Ce slogan, Sr Dorothy Stang le portait souvent sur ses T-shirts. La religieuse américaine (de la congrégation des soeurs de Notre Dame de Namur), naturalisée brésilienne, était l’avocate des paysans pauvres brésiliens, confrontés au drame de la déforestation. Elle fut donc confrontée aux gangs criminels qui les expulsent et provoquent les incendies destructeurs. Le 12 février 2005, elle fut assasinée dans la ville d’Anapu (Etat du Para), à l’âge de 73 ans. Elle se rendait alors à ‘Esperança’, un projet de développement durable, contraire aux intérêts des propriétaires fonciers et des commerçants en bois. Plus de 400 familles amérindiennes, métis et immigrés devaient bénéficier de cette entreprise sur 1400 km2, dans le respect de la nature via une agriculture de faible intensité et la récolte de produits de la forêt.
Deux hommes ont été arrêtés en juin 2005 et condamnés en mai 2007 pour ce meurtre : Vitalmiro Bastos Moura, 36 ans, a écopé 30 ans d’emprisonnement pour avoir payé et commandité l’exécution. Rayfran das Neves Sales, l’homme de main qui a tiré les six balles, fut rejugé en octobre 2007 et condamné à 27 ans de prison.
Un troisième jugement, le 6 mai 2008, a eu lieu au cours duquel Sales a déclaré avoir tué Sr Dorothy pour des raisons personnelles et non sur commande. Moura a donc été libéré. Des sources judiciaires locales précisent cependant que cette tentative de disculper le commanditaire de l’assassinat tient au fait que selon toute probabilité, c’est aussi lui qui paye les avocats de Sales.
DL