La question de la création du monde n’est pas très éloignée des thématiques écologistes. Elle pose la question du rapport du discours théologique aux autres discours, notamment scientifique.
Aussi, pourra t-on noter avec intérêt les interventions récentes de l’évêque de Rome, au cours de la première journée de la session plénière de l’Académie pontificale des sciences (31 octobre au 3 novembre) qui avait choisi pour thème : « Perspectives scientifiques sur l’évolution de l’univers et de la vie ».
« Le monde, a ainsi expliqué Benoît XVI devant ces scientifiques venus du monde entier, loin d’être né dans le chaos, ressemble à un livre ordonné ». (…) » En dépit d’éléments irrationnels, chaotiques et destructeurs au cours du long processus du changement du cosmos », l’évolution du monde est quelque chose de « lisible », qui possède « sa propre mathématique » « . Le Pape a alors recommandé que la lecture du monde organisé, un cosmos, « tienne compte en permanence de la présence fondamentale de l’auteur qui a souhaité s’y révéler ».
On l’aura compris : c’est là la position traditionnelle de la théologie catholique. L’intervention reste notable parce que le discours de Benoît XVI légitime sans difficultés la démarche propre de la science. Notamment sur les théories de l’évolution naturelle. Ce n’est donc pas en termes d’opposition que les choses sont abordées ici, mais en termes de sous-entendus philosophiques à repérer, pour bien se comprendre…
A l’occasion du 150e anniversaire de la parution du livre de Charles Darwin L’origine des espèces, l’université pontificale grégorienne, dans le cadre du projet STOQ Science, Theology and the Ontological Quest promu par le Conseil pontifical de la culture, organisera un colloque intitulé ‘L’évolution biologique : faits et théories, une évaluation critique 150 ans après « L’origine des espèces »‘, du 3 au 7 mars 2009.
DL