L’Inde est confrontée à sa manière aux excès de la pollution.
Une coalition de gourous indiens, le Ganga Raksha Manch, a ainsi exigé il y a quelques semaines de procéder à l’assainissement du Gange, pollué par des pollutions domestiques et industrielles à grande échelle. Le mouvement est le fait de deux meneurs, controversés par ailleurs pour certains de leurs propos. Baba Ramde, est un enseignant de yoga qui s’est fait une réputation notamment par sa chaine tv cablée. Et Ravi Shankar dirige la fondation Art de vivre. Représentants un mouvement de fidèles hindous importants, ils sont pourtant très courtisés par les politiciens à quelques encablures des élections à venir.
En attendant, la pollution du Gange est dramatique, notamment du fait du manque d’absence de recyclage des eaux usées des 400 millions de personnes vivants sur les rives du fleuve.
Les pratiques rituelles de l’hindouisme, très liées à l’usage et à la consommation de l’eau, favorisent ainsi indirectement les maladies du genre typhoïdes, polio et dysenteries qui sont courantes. La crémation de milliers de corps dont les cendres sont dispersées dans le fleuve rajoute encore un problème. Un plan d’urgence avait pourtant été présenté… il y a 23 ans déjà. Mais la corruption et les conflits politiques ont fait le reste. 300 millions de livres ont déjà été dépensés… sans effet apparent. Les fidèles des gourous semblent désormais déterminés à jouer sur les nerfs des politiques.
Mais les problèmes sont aussi ailleurs. A l’occasion d’autres fêtes traditionnelles hindous, notamment en septembre et octobre, des milliers de statue de divinités (Ganesh, Durga…) sont jetées à l’eau. Le festival de Ganesh Chaturth et Durga Puja voit par exemple l’immersion de 160 000 statues par les fidèles. Hélas, elles ne sont plus en terre, recouvertes de peintures végétales comme avant. Désormais, ce sont des figurines (parfois imposantes) en platre et béton, recouvertes de peinture souvent toxiques. Shyam Asolekar, ingénieur qui dirige l’Institut de Technologie de Mumbai dénonce cette contamination involontaire des eaux et des poissons, notamment du fait de la persistance de ces produits dans les eaux.
DL
Source : Articles de Nishika Patel, Reuters ; Rhys Blakely, The Times Online