Une fois n’est pas coutume, voici un texte spirituel qui peut aussi éclairer de l’intérieur les informations données par ailleurs sur ce blog.
C’est un extrait de la « Lettre de Cochabamba », écrite après la rencontre de jeunes boliviens avec les frères de Taizé en octobre 2007, et publiée à Genève, fin décembre 2007.
« La réconciliation peut transformer en profondeur nos sociétés. L’Esprit du Christ ressuscité renouvelle la face de la terre. Laissons-nous entraîner par cette dynamique de la résurrection ! Ne soyons pas découragés par la complexité des problèmes. N’oublions pas que nous pouvons commencer avec peu. (…) Saurons-nous veiller à une répartition plus équitable des biens ? Osons réviser notre style de vie en vue d’une plus grande simplicité, une solidarité avec les démunis et une attention accrue pour la Création. Serons-nous proches de ceux qui sont plus pauvres que nous ? En partageant avec eux, un échange de vie se réalise : ils nous entraînent à une générosité qui nous sort de nous-mêmes. »
Le thème d’une répartition plus juste des biens est présent dans les lettres de Taizé depuis très longtemps. On peut citer ici par exemple la 2ème lettre au Peuple de Dieu écrite au Bangladesh et à Calcutta, en 1976.
« Au IVè siècle déjà un évêque de Milan, Ambroise, était préoccupé à l’extrême de voir certains chrétiens accumuler des biens. Il leur écrivait : ‘C’est en commun et pou rtous que la terre fut créée. La nature ne connaît pas de riches, elle n’engendre que des pauvres. Ce n’est pas de ton bien que tu donnes au pauvre, c’est une parcelle du sien que tu lui restitues, car c’est un bine commun donné à l’usage de tous que tu usurpes seul.’ Pour transformer ta vie, personne ne te demande de tomber dans l’austérité puritaine, sans beauté et sans joie. Partage ce que tu as, tu y trouveras une liberté. Résiste à la consommation. (…) Il n’est pas possible de changer de niveau de vie en un jour. C’est pourquoi nous demandons instamment aux familles, aux communautés chrétiennes, aux responsables d’Eglises, d’établir un plan de sept ans qui permettre d’abandonner, par étapes successives, tout ce qui n’est pas absolument indispensable (…) »
DL