La prise de conscience écologique se poursuit dans le monde catholique. Extraits d’un livre récent de Benoît XVI…
Je pense que c’est la question du concept de progrès qui se pose ici. L’ère moderne a cherché sa voie parmi les concepts fondamentaux de progrès et de liberté. Mais qu’est-ce que le progrès ? Nous voyons aujourd’hui que le progrès peut être aussi destructeur. C’est pourquoi nous devons réfléchir aux moyens de faire en sorte que le progrès soit bien un progrès. (…) Il devient manifeste qu’il manque un point de vue essentiel dans la combinaison que nous connaissons à ce jour, celle d’un concept de progrès fait de connaissance et de pouvoir : l’aspect du bien. La question : qu’est-ce qui est bien ? Où la connaissance doit-elle mener le pouvoir ? S’agit-il seulement de pouvoir disposer des chose, ou faut-il poser la question des critères intérieurs, de ce qui est bon pour l’homme, pour le monde ? Voilà, me semble-t-il, ce qui ne s’est pas suffisamment produit. Ainsi l’aspect éthique, dont relève la responsabilité devant le Créateur, est-il au fond largement absent. Si l’on n’exerce que son propre pouvoir grâce à sa propre connaissance, cette sorte de progrès devient véritablement destructrice. (…) [De l’idée de liberté comme pouvoir de tout faire] on tire la prétention selon laquelle la science n’est pas divisible. C’est-à-dire que ce que l’on peut faire, on doit aussi le faire. Toute autre atitude serait contraire à la liberté. Est-ce vrai ? Je pense que ce n’est pas vrai. Nous voyons à quel point le pouvoir de l’homme a atteint des dimensions monstrueuse. Et ce qui n’a pas grandi parallèlement, c’est son potentiel éthique. Cette inégalité se reflète aujourd’hui dans les fruits d’un progrès qui n’est pas pensé moralement (…)
Face à la catastrophe (écologique) menaçante, on a partout prise conscience du fait que nous devons prendre des décisions morales. Il y a aussi une conscience plus ou moins marquée d’une responsabilité globale, une conscience du fait que l’éthique ne doit plus concerner seulement son propre groupe ou sa propre nation, mais avoir en vue la terre et tous les humains. (…)
Il devient évident qu’au bout du compte la volonté politique ne peut pas être efficace si elle ne communique pas à toute l’humanité – notamment chez les principaux vecteurs du développement et du progrès – une nouvelle conscience morale approfondie, une propension au renoncement qui prenne une forme concrète et devienne aussi un critère de vealeur pour l’individu. La question est donc celle-ci : comment la grande volonté morale que tous approuvent et que tous appellent de leurs voeux peut-elle devenir une décision personnelle ? Car tant que cela ne se produit pas, la politique reste impuisante. Qui peut faire en sorte que cette conscience générale pénètre aussi dans la sphère personnelle ? Seule peut le faire une instance qui touche les conciences, qui est proche de l’individu et n’appelle pas à de simples effets d’annonce. L’Eglise est mise au défi sur ce point. Elle ne partage pas seulement la grande responsablitilité, elle est souvent, dirais-je, l’unique espoir. Car elle est si proche de la conscience de beaucoup d’homme qu’elle peut les amener à certains renoncenments et imprimer dans les âmes des attitudes fondamentales. (…)
Ce ne sont pas seulement les égoïsmes individuels qui s’opposent les uns aux autres, mais ausi les égoïsmes de groupe. On est habitué à un certain type de vie et quand celui-ci est menacé, alors naturellement on se défend. On voit aussi trop peu de modèles de renoncement concret possible. De ce point de vue, les communautés religieuses ont une importance exemplaire. Elles peuvent montrer à leur manière qu’un style de vie fondé sur le renoncement rationnel, moral, est tout à fait praticable, sans mettre entièrement entre parenthèses les possibilités de notre temps.
Benoît XVI, Lumière du monde, p. 65-75, 2010, Bayard.
DL
Peut-être qu’il serait possible d’infléchir l’économie par la politique si les nations acceptaient de mettre un coefficient aux différentes activités. Une femme de ménage est si peu payée que personne ne souhaite faire ce travail. Nourrir, éduquer, soigner sont des activités nécessaires pour l’épanouissement des vivants, cependant on préfère la publicité, dominer, contrôler. Si ces dernières activités avaient un coefficient faible, les individus choisiraient peut-être les activités plus rémunératrices ?
Ou il y a encore la possibilité de donner un revenu de base inconditionnel à tous les habitants de la planète, afin qu’il ne soient tentés que par ce qui donne un sens à leurs activité(et non l’argent). Voici un projet:http://www.kultkino.ch/kultkino/besonderes/le_revenu_de_base_film_francaise Pensez à descendre la barre à droite de l’écran.