La Dordogne, l’interreligieux et l’écologie spirituelle

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Nous avions déjà évoqué le rendez-vous organisé au monastère de la Sainte-Croix en Dordogne il y a quelques jours. Voici un article publié à cette occasion sur un site d’info écologiste.

En Dordogne, l’interreligieux veut aller au-delà de la courtoisie. Pendant quatre jours, le centre orthodoxe Sainte-Croix à Monestier, en Dordogne, accueille responsables bouddhistes, hindouistes, chrétiens, juifs et musulmans autour du thème « Écologie et spiritualité » pour ancrer le dialogue interreligieux dans des actions concrètes
Lama Gyaltsèn, de l’ Institut culturel Karma-Ling en Savoie, se souvient de l’espoir suscité en 1986 par la rencontre interreligieuse d’Assise. Mais depuis, comme en conviennent les représentants des différentes traditions spirituelles réunis jusqu’à jeudi au centre orthodoxe Sainte-Croix à Monestier, dans le Périgord, le bilan est mitigé.

Un dialogue parfois superficiel
Selon l’imam Tareq Oubrou, recteur de la mosquée de Bordeaux, « le dialogue interreligieux n’est pas très approfondi » et se cantonne à « des rencontres de courtoisie ».
D’ailleurs, « elles sont peu suivies par la base », reconnaît Robin Sautter, 32 ans, pasteur de l’Église réformée de France à Arras (Nord-Pas-de-Calais). Le principal obstacle est que « chacun pense détenir la Vérité et cherche à convertir l’autre », estime le P. Philippe Dautais, prêtre orthodoxe du Patriarcat de Roumanie et fondateur du centre Sainte- Croix.
C’est aussi l’avis de Swamiji Umânanda, hindouiste, co-créatrice de la Chinmaya Mission France. « Quand on s’assied autour d’une table pour comparer nos concepts, ce n’est pas très utile. On tombe vite dans les conflits », observe-t-elle.

Mobilisation commune
En revanche, « le partage sur nos expériences spirituelles est intéressant », souligne-t-elle. Au regard de « la mondialisation, de la crise des valeurs actuelle, il devient urgent que toutes les religions se mobilisent ensemble pour donner une image d’ouverture et contenir les extrémismes », insiste le P. Philippe Dautais.
Mais « il faut du temps pour que les mentalités évoluent », constate Alain Nacache, grand rabbin de Bordeaux. Afin que les préjugés s’estompent, il appelle à créer des événements ensemble. « Ce qui permet de faire entrer le dialogue interreligieux dans les consciences. On va les uns chez les autres et parfois des amitiés se créent », ajoute le F. Daniel Pont, moine de l’abbaye bénédictine d’En-Calcat (Tarn).
« Nous pouvons trouver un point d’intersection sur une éthique ou des valeurs communes au travers d’actions concrètes », reprend Tareq Oubrou. Ainsi, à Monestier, les représentants des différentes religions livrent leurs remèdes pour « sauver la planète » en démontrant l’importance de la spiritualité qui permet d’ancrer les gestes écologiques dans les consciences.
NICOLAS CÉSAR

Un commentaire Ajouter un commentaire

  1. Christine Kristof dit :

    Bonjour
    Il me semble que cet article demande une réponse, même brève, car il ne reflète pas du tout l’esprit des rencontres « Écologie et Spiritualité » organisées au Centre Sainte-Croix en juillet dernier et risque de donner une image fausse de ce qui s’y est réellement passé. A l’inverse de ce que dit l’auteur de ces lignes, le bilan était vraiment positif, car chacun (intervenant, comme participant) a ressenti une vive implication et un enthousiasme non seulement dans les échanges mais aussi dans les actions proposées. Par ailleurs, le grand Rabbin de Bordeaux, cité dans ces lignes, n’était pas présent à l’événement. Il est donc étonnant de trouver son commentaire alors qu’il n’a pas participé et que tant de choses « positives » ou « constructives » pourraient être dites par ailleurs. Ces rencontres se sont déroulées sur trois jours, alternant conférences, ateliers, temps de prière et célébration chrétienne dans la jolie chapelle de Sainte-Croix, ont rassemblé une vingtaine d’intervenants de tous horizons (écologie, représentants de diverses grandes traditions, artistes, philosophes…) et plus de 150 participants, et ont été d’une très grande richesse, que ces quelques lignes, à la fois partielles et partiales, ne reflètent guère. C’est dommage, car cela n’est pas très inspirant pour le lecteur en recherche d’espérance et d’actions sur un thème aussi crucial que l’écologie et l’interreligieux. Dommage aussi car cela donne un témoignage biaisé d’un événement de qualité. Dommage enfin pour l’auteur de cet article qui ne doit pas avoir eu le temps de rester bien longtemps au vu du peu de fruits (bio, bien sûr) récoltés dans son panier. En espérant que nos pourrons nous rencontrer pour parler de tout cela ensemble et vous faire partager mon enthousiasme sur ces questions. Il existe des enregistrements de ces rencontres (disponibles sur demande au Centre Sainte-Croix), des photos très parlantes, et un petit film visible sur leur site pour aller au plus près de l’info. Et toujours la possibilité de me demander des renseignements plus complets sur l’esprit et le programme précis de ces rencontres.
    Bien cordialement,
    Christine Kristof (co-organisatrice de ces rencontres et co-fondatrice du Réseau des Ecosites Sacrés)

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