Un français contre l’esclavage moderne au Brésil. Le P. Xavier Plassat, coordinateur de la campagne nationale contre le « travail esclave » au sein de la Commission pastorale de la terre (CPT) connaît bien la réalité des esclaves économiques, de plus en plus nombreux, au Brésil. Une liste « sale » publiée annuellement par le ministère du travail évoque 294 entreprises, fin 2011, qui ont recours à de telles pratiques. Le dominicain évalue quant à lui plutôt le chiffre à 350 ! « Au départ, 90 % des cas détectés étaient en Amazonie, majoritairement dans l´élevage bovin, la production de charbon de bois et l´abattage forestier, mais depuis quelques années on en trouve aussi dans les régions de monocultures de canne à sucre » (centre-ouest et nord-est). Ce sont en fait de très nombreuses régions de ce grand pays émergeant qui sont touchées.La liste annuelle est censée décourager ces pratiques, en empêchant les entreprises concernées d’accéder au crédit pendant deux ans au moins, avec des restrictions commerciales. Mais « un nombre non négligeable d´employeurs obtient de juges peu regardants un référé qui les exempte de la liste pour un temps plus ou moins long », poursuit le dominicain. Et de conclure : « Les sanctions pour un crime comme l´esclavage ne seront jamais trop fortes. Il faut donc confisquer la propriété de ceux qui profitent de cette pratique, mettre sous les verrous leurs responsables et les montrer du doigt sur des listes de la honte. »
Le rapport annuel TIP contre les trafics humains évalue à 12,3 millions d’adultes et d’enfants impliqués dans des travaux forcés (dont la prostitution). On évalue à 32 milliards de dollars le montant des gains générés par ces pratiques.
Source : Apic + Art. La Croix du 13 janvier 2012