L’église Saint Michael and all Angels est une magnifique église anglaise, située à Withington et date de presque 900 ans. Vénérable donc, mais aussi dans l’air du temps puisqu’elle est la première église « zéro carbone » de ce pays. Et aussi, le projet de référence pour la rénovation durable de l’existant historique. Panneaux photovoltaïques sur le toit (24 modules) pour l’électricité et chaudière à bois-biomasse pour le chauffage.

Pour les membres de la paroisse, la rénovation de l’église est doublement payante : outre les économies en CO2, la production de chaleur et d’électricité se traduit également par des économies financières substantielles. En Angleterre, ce projet pionnier servira de référence pour la rénovation durable d’autres églises.
La question fondamentale me semble être ailleurs: Faut-il des églises « zéro carbone » ou des églises « zéro chaises vides »? Plutôt que de nous refermer dans des églises confortables intellectuellement « avec ce « zero carbone », ne faut-il pas prendre conscience que toutes les chaises vides sont celles d’âmes qui meurent dans leurs quartiers et crient de faim de Vérité et de soif du « Consolateur ».
Et l’autre question est: de quelle vérité ont soif les âmes? D’une vérité écologique qui ressemble à une idéologie ou d’une vérité d’un autre ordre?
Je ne pense pas que ce soit avec des idéologies écologiques qu’on fera revenir les fidèles dans les églises. Pas plus que la théologie de la libération n’a assouvi les fidèles dans les années 70.
Il faut prier pour que Dieu nous accorde un véritable sens de la frugalité qui n’est pas celle du style de vie, mais celle de se reconnaître pécheur!
Pourquoi voulez vous sans cesse opposer écologie et christianisme comme dans votre livre « Les Contrevérités de l’écologisme », éd. Salvator et saper du coup du côté des chrétiens tout le travail de sensibilisation qu’un groupe de chrétiens hélas encore très minoritaire essaie de faire ? La Bible ne dit pas que l’homme doit s’occuper que du salut de son âme et se moquer du lieu du salut qu’est la terre cf. le théologien Adolphe GESCHE « Sauvegarder la Création, c’est participer au Salut. » in : – Dieu pour penser – -Ch. IV Le Cosmos (Éditions Le Cerf, 1994) ?
Personnellement j’estime que vous êtes quelqu’un de dangereux et ce terme est peut être un euphémisme quand je relis l’article de Vincent CHEYNET du Journal la décroissance à votre propos.
Performance artistique « Cette doctrine [celle de la décroissance] se fait l’écho de l’“écologie profonde” qui considère l’humanité comme étant nuisible à l’écosystème planétaire. » L’ouvrage Les
Contrevérités de l’écologisme de Stanislas de Larminat est une sorte de monument de l’écolophobie. Au milieu d’une concurrence nombreuse et féroce, l’auteur réussit l’exploit de dépasser d’une tête les Luc Ferry ou Laurent Cabrol. Deux exemples suffiront. L’ingénieur agronome présente Claude Allègre comme un « faux dissident » complice de l’écologisme ! Auguste Comte – sorte de personnification du scientisme
combattu par les écologistes – est, lui, désigné « Messie de l’écologisme actuel » (sic)… Le texte fourmille autant de confusions en tous genres que de références bibliques, notamment à saint Paul. L’auteur présente même les écologistes les plus vendus, YAB, Nicolas Hulot ou le WWF, comme autant d’apprentis écoterroristes prêts à en finir au plus vite avec l’espèce humaine.Pour cet ancien président de la Semaine du goût, l’« écologisme » n’est rien de moins qu’une « doctrine de mort » « satanique » visant à la destruction du Christ. Diable ! Et le malin s’est répandu partout : dans l’État, les médias, les entreprises et même dans l’Église si chère à notre bon Stanislas. Davantage qu’un essai, il faut prendre ce livre d’abord comme une sorte de performance artistique. Si nous avions voulu caricaturer les thèses des détracteurs de l’écologie, nous aurions pensé qu’un tel texte serait trop outrancier pour être crédible. Ce n’est pas le cas du député UMP Jean-Marc Nesme qui a préfacé cet ouvrage incroyable. Chapeau l’artiste ! V. C. Stasnilas de Larminat, Les Contrevérités de l’écologisme, éd. Salvator (310 pages,
> 22 euros).
Il n’aura échappé à personne que la biomasse transformée en chaleur produit du carbone… Dieu merci, sous sa forme inoffensive du CO2, car sinon il leur faudrait aller respirer ailleurs : voilà de quoi éviter la politique de la chaise vide dans l’église de Withington !
D’aucun pourrait argumenter que le bois n’expulse dans son « dernier souffle » qu’une infime partie du CO2 qu’il a pré-absorbé sa vie durant.
D’aucun pourrait contre-argumenter qu’encore faudrait-il mettre en œuvre une traçabilité du bois utilisé pour ne pas comptabiliser deux fois les « droits à polluer » qu’un WWF octroie aux industriels s’improvisant planteur d’arbres.
Mais là n’est évidemment pas la question. Le véritable sujet que pose à juste titre Poncins est « peut-on être écolo et catho ? »
Encore faut-il s’entendre sur la notion d’écolo. L’écologie n’échappe pas à la nature humaine et, pour un chrétien, trouve sa source et sa finalité dans le Christ. Comme tout ce qui doit entrer dans le plan de Dieu, l’écologie est à penser (comme l’a été la vie, la mort et la résurrection du Christ) en vue du salut des hommes.
Je vois deux niveaux à l’écologie : écologie de la nature et écologie de l’homme. En un sens, la démarche entamée par la communauté de Withington est à saluer dans la mesure où elle n’a pas recours à la pollution visuelle de champs d’éolienne (écologie de la nature) et développe une forme d’autonomie énergétique qui est une aspiration profonde de la nature humaine (écologie de l’homme).
Et donc : écolo et catho ? : évidemment, oui.
De ce point de vue, l’ouvrage de Larminat est intéressant.
Il m’évoque l’exemple de saint Pierre. Il met en lumière la balance, présente en chacun, entre le messianisme lorsqu’il tranche l’oreille du soldat au jardin des Oliviers (l’oreille est signifiante) et la gnose lorsqu’immédiatement après avoir été déclaré pierre de l’Eglise il reproche à Jésus ses propos sur sa souffrance à venir : « Dieu t’en garde, Seigneur ! cela ne t’arrivera pas. », ce à quoi Jésus répond « Passe derrière moi Satan ».
En fait je crois qu’en écologie comme dans la vie en général, il existe un chemin de sainteté (dont on sait qu’il finit inévitablement sur la croix ; a tout le moins faut-il la porter et Le suivre). Et ce Chemin de sainteté, qui débouche sur la Vie (car si le Christ n’est pas ressuscité, vaine est notre foi), c’est la Vérité (cf. « Je suis le Chemin, la Vérité, la Vie »).
Et qui peut prétendre s’accaparer la Vérité sinon notre Seigneur ?
Ce que j’aime particulièrement dans l’ouvrage de Larminat c’est son questionnement. C’est le chercheur de Vérité qu’il incarne. Les questions qu’il pose. Il a le mérite d’aborder le fonds des choses, des questions de bon sens sur lesquelles Poncins ne répond que par une feinte de balayeur… qui n’a le mérite que de clore le débat (dommage !).
Certes, dans l’ouvrage, parfois la forme peut irriter (cf. infra) (mais chez Poncins aussi), mais fort heureusement le ridicule ne tue plus de nos jours.
Si j’osais, je dirais : chacun son charisme.
– Pour les uns : mobilisateurs, sensibilisateurs, déclencheurs de mouvements, indignés même (l’appellation « idiots utiles » est un peu sévère, mais elle a une forme de sagesse dans la réelle utilité de la démarche).
– Pour les autres : chercheurs de vérité, prophète ?, nul ne l’est vraiment en son pays…
– Pour d’autres encore : émerveillés de voir quand même les chrétiens faire preuve de charité les uns envers les autres malgré des sensibilités différentes pour faire émerger (enfin) un vrai débat.
Merci a l’auteur du message précédent pour mettre de la nuance et révéler des tensions intéressantes pour la foi notamment.
Pour le reste, on ne peut pas dire que le livre de Larminat fasse grande oeuvre de communion. IL se situe de fait plus proche des écolo-sceptiques que d’autre chose (je me demande ce que dit Larminat des dernières études indépendantes qui ont été publiées et qui ont montré que les travaux du GIEC sont scientifiquement solides et ne relèvent pas d’un complot planétaire anti-chrétien…).
Les « idiots utiles » – doux et dangereux rêveurs que sont pour lui les « écolos » (que l’on peut évidemment assimiler dans leur ensemble à des partisans de la Deep Ecology – qui elle même n’a aucune nuance possible)- me fait penser aux « propos sympathiques » que le langage des ingénieurs attribue systématiquement avec condescendance à tous ceux qui contestent leur prétention à la vérité, même quand la réalité les contredits (cf. Fukushima).
Pour le reste, d’accord avec vous. La charité doit bien rester le moteur ultime de nos débats en contexte chrétien.