Elles sont (pas) fraîches mes matières premières !

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Tilwezembe ! Jolie nom pour … une mine. Une de ces mines qui font la richesse (de quelques uns) et le malheur (de beaucoup) en République démocratique du Congo (RDC). Deux associations suisses (Pain pour le prochain et Action de Carême) se sont intéressés à se qui se passe là-bas par le biais d’une enquête publiée le 16 avril dernier.

Mais à qui appartiennent ces champs miniers ? A Glencore, une société helvétique spécialisée dans le négoce des matières premières. Pour ne pas dire, la plus grande société au monde spécialisée dans ce négoce très lucratif, et souvent très obscur, avec le monde des extracteurs de minerais et autres métaux. De nombreuses affaires ont déjà montré que les pratiques dans ce milieu ne sont pas toujours à la hauteur de l’éthique humaniste suisse. L’affaire des eaux acides avait déjà été décrié par exemple sur la BBC (regardez la vidéo ici).

Dans le cas de la concession de Tilwezembe, on a à faire à une situation plus étrange encore. Mine déclarée « inactive » par Glencore, elle est en fait au mains d’une de ses filiales, la Kamoto Copper Company (KCC). On y trouve en fait plus de 1600 ouvriers artisanaux qui travaillent à la seule force de leurs bras, dont une bonne part d’enfants. L’enquête des associations suisses montre qu’une bonne partie de la matière extraite dans ces questions abouti finalement quand même dans les réseaux de Glencore, bien que la société le nie. Une pratique qui permet de profiter des ressources sans assumer la responsabilité sociale de l’entreprise pour ses ouvriers.  La présence d’un intermédiaire, Misa Mining, est une des raisons de ces pratiques dégradantes puisque celui-ci déprécierait la valeur des minéraux et utiliserait un faux cours de change, selon l’étude des associations suisse. « Travail des enfants, optimisation fiscale, dégâts à l’environnement », sont quelques unes des charges contre Glencore qui sont ainsi reprochées par les associations contre Glencore qui profite aussi des ambiguïtés du cadre politique et légal en Suisse censé superviser les activités des entreprises transnationales est également pointé du doigt.

Selon le site Protest.info,

Glencore règle à la RDC des charges légales sous la forme des droits de licence et les taxes d’import/export. Cependant, selon les informations de Pain pour le prochain et Action de Carême, en déplaçant à travers des comptes internes avec ses filiales des gains effectués au Congo dans des paradis fiscaux, la société a soustrait ces deux dernières années à l’Etat congolais des dividendes et des impôts à hauteur de 196 millions de dollars US.

Pour Chantal Peyer et François Mercier, corédacteurs de l’étude en question, il est temps que

«  Glencore reconnaisse les problèmes existants et montre clairement ce qu’ils entendent entreprendre pour les résoudre. (…) Glencore a encore un long chemin à parcourir si elle veut devenir l’entreprise responsable qu’elle prétend être dans son rapport de développement durable (…) Des multinationales telles que Glencore doivent publier ouvertement leur compte par pays, afin qu’il soit établi de façon transparente quels impôts elles paient (ou ne paient pas). (…) Si le secteur minier au Congo était correctement fiscalisé, les recettes qui en résulteraient dépasseraient l’aide humanitaire à disposition du pays. »

On peut aussi écouter l’analyse de la situation par un journaliste de RFI.

 

 

 

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