« C’est un vrai génocide ! » Venant de la part d’évêques, l’exclamation a du poids. Il s’agit en fait du résultat de la mobilisation de l’épiscopat brésilien pour protérer les peuples indigènes et leurs terres. La conférence nationale épiscopale (CNBB) précise dans une note envoyée à l’agende Fides qu’elle regrette le processus actuel de l’administration brésilienne qui a ajourné une fois encore le processus de démarcation des territoires indigènes qui pousse inévitablement à l’exploitation des terres et à la colonisation par des populations extérieures. Des pratiques qui poussent aussi à des formes de violence intolérables envers les autochtones. Les peuples Guarani-Kaiowa dans le Mato Grosso do Sul ont notamment subis plusieurs meurtres dans ce cadre. « Nous rejettons de manière véhémente les attaques menées par les groupes d’agriculteurs et autres membres du Congrès national contre les droits des peuples indigènes ». Le texte évoque notamment le projet d’amendement constitutionnel très controversé PEC 215/2000 qui pouvait être interprété comme une porte ouverte à l’exploitation de territoires protégés jusque là. Quelques jours auparavant, Mgr Enemésio Lazzaris, évêque de Balsas, et président de la Commission pastorale de la terre (CPT), a rappelé que les grands travaux tels que les barrages et les mines ont des impacts considérables sur ces communautés, en terme d’occupation de territoires. D’autant que « le territoire est davantage que la terre elle-même : il créé une relation avec le lieu où vous vivez, où vos ancêtres ont vécu, où vous avez grandi et où les familles se sont formées. ». Le cardinal Claudio Hummes, président de la Commission épiscopale pour l’Amazonie a rappelé que cette région est déterminante pour beaucoup et demande donc le respect de ceux qui y vivent. « Ils devraient pouvoir décider par eux-mêmes ce qui est important pour eux. En fait, il n’en est rien : leurs terres sont envahies et ils sont écrasés ».
Source : Article de Giacomo Galeazzi, Vatican City