Les Eglises protestantes, membres du Conseil chrétien de Tanzanie, ont interpellé les responsables du pays contre l’exploitation future de filons d’uranium découverts récemment dans l’est africain. Des dépôts évalués à près de 88 millions de dollars. « L’uranium est un poison minéral très dangereux qui a des impacts importants sur les populations et l’environnement. Nous craignons que le gouvernement n’aura pas les moyens de gérer ces dangers dans le cadre d’une telle exploitation », exprime Leonard Mtaita, luthérien, secrétaire général du conseil. « Les pays utilisant de l’uranium pour générer de l’électricité commencent aujourd’hui à chercher d’autres options, connaissant les dangers de cette technologie. Nous croyons que la Tanzanie n’est pas prête pour de telles exploitations minières, pour l’exportation et l’usage de l’uranium », répète Peter Kitula, délégué du conseil. Le document des Eglises évoque explicitement la catastrophe de Fukushima et l’abandon du nucléaire civil par l’Allemagne.
Un projet d’exploitation d’uranium est déjà bien avancé, le Mkuju River Project, sur la base d’un conglomérat australo-russe (Mantra-ARMZ). Il devrait commencer l’exploitation fin 2013. L’étude de faisabilité de la mine indique qu’elle produirait 1650 tonnes d’oxydes d’uranium par an, permettant au pays de devenir le 8e plus grand producteur mondial et le 2e en Afrique. Le gouvernement attend près de 630 millions de dollars de retombées au cours des 15 années prévues d’exploitation de la mine.
Source : ENI News. Fredrick Nzwili , 18 June 2012