Sans le savoir, certaines églises canadiennes sont devenues des laboratoires d’écologie appliquée.
Pour cela, prenez quelques chercheurs de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) et de l’Université de Montréal. Donnez leur comme ambition de suivre l’historique des épidémies d’un insecte xylophage (tout particulièrement des conifères de l’Amérique du Nord), tel que la célèbre (?) tordeuse des bourgeons de l’épinette [j’imagine que le naturaliste qui l’a baptisé était québecois], connue aussi sous son appellation officielle de Choristoneura fumiferana.
Résultat ? Une envie folle d’aller percer les poutres des églises centenaires du secteur pour y lire la dynamique de colonisation de ces insectes. Grâce à des études de dendrochronologie qui permettent de dater très précisément la date d’abatage et la croissance de l’arbre qui a servi à faire la poutre étudiée, les scientifiques ont désormais une fenêtre de tir de 400 années pour leurs analyses. En effet, les années d’attaque par l’insecte, les cercles de croissance des arbres se réduisent, produisant un bon marqueur. des épidémies en cours. Les résultats montrent que celles-ci ont été courantes dans la région, avec une périodicité d’environ 40 années.
On peut donc remercier les poutres des clochers et des toits des églises de Beauceville, Sainte-Marie, Sainte-Claire et Saint-Sébastien, mais aussi d’autres églises localisées sur la Côte du Sud et l’Île d’Orléans qui ont ouvert un nouveau chapitre de la rencontre entre écologie et églises.