
Etre évêque est décidément un drôle de « métier ». Ainsi, le 14 aout dernier, Mgr Matthias Ri Iong-hoon, évêque coréen du diocèse de Suwon a joué un rôle de médiateur efficace entre le gouvernement et… un groupe de fermiers bio.
L’aventure n’est pas banale : ces quatre agriculteurs travaillaient en effet depuis 30 ans en cultivant leurs maraîchers le long des rives du fleuve Hangang, dans la région du Paldang. Un secteur convoité depuis lors par les autorités qui envisagent de transformer tout le secteur en un parc public qui servirait aussi de zone tampon en cas d’inondation du fleuve. Un projet qui s’inscrit dans un immense plan de prévention des inondations et de pollution autour des 4 grands fleuves du pays.
C’est donc là qu’est intervenu notre évêque en question, suggérant qu’il suffirait de transformer le projet en village écologique, avec une réelle vocation éducative pour les riverains (à l’exemple des jardins Ryton en GB ou Ceres en Australie). Une approche pacifiante qui a permis de trouver un compromis honorable pour les deux parties. John Yoo Yeong-hun, représentant du comité des fermiers reconnaît qu’après 4 années intensives de luttes, la proposition répond bien à leurs demandes. Shim Myung-pil, le représentant du gouvernement pour le projet de restauration des 4 fleuves a signé l’accord qui demande aux fermiers de déplacer leurs installations pour permettre l’installation de l’écovillage dont ils seront cependant responsables, avec des financements de l’Etat. Ils récupéreront par ailleurs des terres toutes proches pour leurs cultures.
Lee Hang-jin, un des responsables du projet des 4 fleuves reconnaît que « l’accord proposé par Mgr Ri-led est un bon exemple d’une résolution pacifique d’un conflit social potentiellement très onéreux ». Un accord « gagnant-gagnant » aussi pour le ministre des territoires et des transports, Mr Heo Yong.
Source : Uca News, John Won and Stephen Hong, Seoul