Il n’est plus possible de dilapider les ressources de la création, de polluer le milieu où nous vivons, comme nous le faisons. La vocation de l’homme est d’être le gardien et non le prédateur de la création. Aujourd’hui il faut prendre conscience de la dette que nous avons envers les générations futures auxquelles nous ne devons pas transmettre un environnement dégradé et invivable. Dans le monde globalisé qui est le nôtre, la main qui régente la vie des peuples ne doit pas être la main invisible de l’égoïsme individuel ou collectif, mais une politique de contrôle et de transparence des choix des acteurs sociaux et des Etats.
Voilà le 11e paragraphe d’une déclaration intéressante émise par le IIIe forum européen entre catholiques et orthodoxes qui s’est déroulé Lisbonne en juin dernier (5-8 juin 2012) sur le thème « La crise économique et la pauvreté. Défis pour l’Europe d’aujourd’hui ». Les travaux ont été coprésidés par le Cardinal Péter Erdő, Président du Conseil des Conférences Épiscopales d’Europe (CCEE) et le Métropolite Gennadios de Sassima, du Patriarcat Œcuménique orthodoxe. Le texte du message final, composé de 13 points souligne la notion de « responsabilité » qui doit être au coeur de la citoyenneté européenne. En voici quelques autres extraits :
Les Eglises observent que la crise que nous traversons n’est pas seulement une crise économique. Il s’agit d’une crise morale et culturelle, et plus profondément d’une crise anthropologique et spirituelle.Si nous en sommes arrivés là, c’est que la finance s’est affranchie de l’économie réelle et que l’économie s’est affranchie du contrôle de la volonté politique, laquelle s’est détachée de l’éthique.En considération de notre expérience de la présence vivante du Christ dans l’Eglise, nous croyons que c’est par le retour au Christ, dans la disponibilité à l’Esprit Saint, et à la foi chrétienne que les hommes d’aujourd’hui trouveront une réponse à leurs aspirations les plus profondes. (…)
Si les Européens veulent sortir de la crise – en solidarité avec le reste de l’humanité -, ils doivent comprendre qu’il leur faut changer de style de vie. Pour le croyant il s’agit de renouer un rapport personnel avec le Dieu trinitaire qui est communion d’amour, rapport qui va au-delà d’une simple sagesse ou d’une conviction éthique. La crise peut être l’occasion d’une prise de conscience salutaire. (…)
« Si le (citoyen européenn) comprend la nécessité vitale d’un changement par rapport à ses habitudes de consommation, ses représentants dans les instances parlementaires le suivront, l’industrie s’adaptera à ses nouveaux choix, l’éducation enseignera un nouveau modèle de citoyenneté, plus sobre et plus solidaire envers les pauvres. Enfin, l’homme européen aura la joie de raviver ses racines chrétiennes et de cultiver la dimension spirituelle de son être, la seule capable de combler sa recherche de bonheur et de sens ».
Source : le texte dans son intégralité à retrouver ici