
Les campus américains se mettent au vert. En tout cas, certains d’entre eux, en commençant par les campus animés par des jésuites. C’est le cas par exemple de celui de l’université Lewis à Romeoville (Illinois). Des projets d’autant plus intéressants qu’ils prennent à bras le corps la question du développement durable à tout niveau de leur organisation. Une manière aussi de former les nouvelles générations en leur transmettant in situ l’intérêt de telles démarches respectueuses de l’environnement.
L’université Lewis, avec son campus de 6500 étudiants, vient de recevoir un prix pour son Conseil universitaire Environnement et énergie mis en place il y a quelques années et qui anime la dynamique d’ensemble, organisant notamment chaque printemps un concours d’idées et de programmes dans ce domaine de la « durabilité » environnementale. Le Fr. James Gaffney, sj, qui est à la tête de l’établissement souligne à quel point le souci de la Création est désormais intégré dans le projet de l’établissement. Cela passe d’abord par le développement d’un campus qui exprime la beauté de la Création de Dieu. « Avec la beauté vient la vérité et la bonté », souligne le président jésuite. Cela passe par une politique active de plantation d’arbres qui a commencé depuis 30 ans sous l’impulsion de frères de la communauté jésuite locale. « Le campus ressemble vraiment à un parc forestier », confirme le Fr. Gaffney, fier d’être à la tête d’un des campus les plus beaux du pays. Pas loin de 3000 arbres offrent en effet un cadre privilégié à la nature. Pour chaque arbre abattu, trois autres sont plantés. Aussi, la Fondation de la journée de l’arbre a décerné depuis 3 ans de suite le titre de « Campus forestier » à ce site. Un titre recherché puisque désormais ce sont 152 campus qui sont sur les rangs, par des politiques actives de plantation.
On ne compte plus les autres initiatives à découvrir sur ce site universitaire : toits végétalisés, récupération de l’eau de pluie, économie d’eau potable, usage de mugs individualisés pour remplacer les gobelets en plastique etc. Mark Melka, un étudiant mobilisé sur ces questions, a permis aussi le développement d’un programme ambitieux de recyclage qui atteint aujourd’hui une proportion de 38 % de tous les biens de consommation sur le site. En attendant bien mieux (50 % sans doute en 2012). Et chaque année, des voyages d’immersion sont organisés au centre Eco-justice des soeurs Dominicaines pour des étudiants retrouvant le lien à la terre et au vivant.
Pour le Fr. Armand Alcazar, professeur au département de théologie, il reste cependant encore bien des blocages chez les étudiants, notamment aussi du fait de la persistance d’un sentiment profond de supériorité sur le reste de la Création qui entraîne un vrai mépris des autres formes du vivant. Son cours sur la spiritualité de la terre commence du coup toujours par un exercice d’émerveillement devant la richesse du créé naturel. Un exercice qui bouleverse bien des étudiants. Un bon commencement pour se remettre dans une perspective plus juste de responsabilité et de régénération. « Il y a chaque jour la possibilité soit de meurtrir soit de guérir », rappelle le Fr. Alcazar.
Source : Ecocatholic, Sharon Abercrombieon , ncronline