Ecolo le christianisme ?

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Un commentaire récent d’un article du blog, de Marc Petiprez mérite d’être lu à part entière. En voici donc le texte (la photo ci jointe est la chapelle qui se trouve dans le chêne pluricentenaire d’Allouville) :


Les préoccupations écologiques remettent en cause fondamentalement les acquis du progrès humain, à savoir : la vitesse, la mobilité, les molécules synthétiques non biodégradables, etc…
Par ailleurs, l’énergie bon marché a permis une individualisation de l’homme qui s’est libéré de la vie de groupe. En effet, le feu du foyer regroupait par nécessité les êtres de la tribu. L’électricité dans les maisons a permis à son tour progressivement l’éclatement du groupe. L’énergie musculaire des hommes qui a construit les fondations de la civilisation actuelle, exigeait la coopération de nombreux ouvriers.
Parallèlement, la religion chrétienne, grâce à Jésus, a libéré l’individu de la pression communautaire en lui reconnaissant un libre arbitre. Malgré de violents soubresauts, le christianisme a ainsi pu accompagner le développement de la société occidentale. Malheureusement, aujourd’hui, la suprématie de l’individu, dont la liberté souveraine s’épanouit dans les régimes démocratiques, est la cause de l’apocalypse attendue. Une disponibilité sans limites de biens futiles fait de nous des consommateurs à temps plein alors que nous sommes appelés à être des créateurs (ou des co-créateurs) ; l’entropie (désordre) est à son comble !
Pourquoi les chrétiens dans ce contexte devraient-ils changer ? Certains, parmi les riches, se croient les élus de Dieu, ils ne peuvent que poursuivre leur trajectoire. D’autres, emprisonnés dans la croyance en un Dieu «faitout » croient en une intervention divine salvatrice, ils prient pour que Dieu agisse, la responsabilité (ou l’irresponsabilité) humaine n’est alors guère sollicitée.
Un christianisme écologique est possible à condition de repenser Dieu (Dieu délivre-moi de Dieu !) et à condition de vivre, non comme des pharisiens, mais à la suite de Jésus, le service de la fraternité simple basé sur la relation d’amour et le pardon. La pose de panneaux solaires sur les toits du Vatican ou la compensation carbone relève plus du scénario « business as usual » que d’une pratique évangélique. Lynn White écrivait en 1967 : « plus de science et de technologie ne nous feront pas sortir de la crise écologique tant que nous n’aurons pas, soit trouvé une autre religion, soit repensé notre vieille religion. »

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