Pas touche à Tampakan

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Projet Tampakan. Sous ce nom de code se cache un projet minier qui est envisagé aux Philippines par l’entreprise Sagittarius Mines Inc (filiale locale du groupe Xstrata Copper, 4e producteur mondial de cuivre dans le monde). Il s’agirait d’ouvrir une mine à ciel ouvert sur la plus grande réserve de cuivre (15 millions de tonnes) et d’or en Asie du Sud Est, selon les spécialistes miniers. Un projet estimé à hauteur de 6 milliards de dollars. Le problème, c’est que depuis 2010, la loi locale interdit cette technique d’extraction à ciel ouvert, alors que le Philippine Mining Act, voté en 1995, sur le plan national ne l’interdit pas. C’est donc dans cette faille législative que les industriels tentent de s’engouffrer pour parvenir à leurs fins. Pour l’heure, les opposants ont réussi à bloquer le projet, au nom des conséquences environnementales d’une telle exploitation, puisque le département Environnement et Ressources naturelles avait rejeté sa demande pour obtenir un certificat de conformité environnemental pour son projet minier.

Parmi les nombreux opposants, issus des organisations des peuples indigènes ou des militants anti-industries minières, on peut citer le Fr. Gillarme B. Pelino. Ce directeur du Centre d’action sociale du diocèse de Marbel, se démène pour faire respecter les droits des populations locales, et notamment les terres sacrées qui seraient touchées par ce projet. Il a mené ainsi il y a quelques semaines une tournée en Allemagne pour présenter à des décideurs de ce secteur les conséquences de tels projets. « J’évoquerai notamment les abus sur les droits de l’homme dont souffrent déjà les communautés, alors que le projet n’en est qu’à sa phase exploratoire. Idem pour l’impact sur l’environnement et l’agriculture locaux. » Le voyage est organisé en fait par les organismes caritatifs catholiques ou œcuméniques allemands, Misereor et Brot für die Welt qui rassemblent à cette occasion une cinquantaine de participants issus des économies émergentes du Sud.

Au début d’année, ce même frère Pelino avait écrit une lettre au vice-gouverneur local pour que celui ci déclare les montagnes de Tampakan comme une bassin hydrologique protégé, empêchant de fait toute activité minière.  L’évêque de Marbel, Mgr Dinualdo Gutierrez a aussi écrit au gouverneur du Sud-Catabato, Mr Arthur Pingoy Jr, en ce sens. « N’ayez pas peur. Nous sommes fermement avec vous dans ce combat. Nous avons aussi des ressources propres : des citoyens éclairés et des religieuses en prière, des trappistines, des clarisses, des passionnistes… »
Source : Ucanews
 

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