Pour un site qui s’appelle « Notre-Dame-des-Landes », on ne peut pas dire que ce qui se passe sur ces terres agricoles destinées à être goudronnées ait pour l’heurebeaucoup mobilisé les catholiques de France…
Il faut dire qu’entre une zone humide et un aéroport, on peut se demander ce qui parle le plus à nos chers paroissiens en quête d’envolées célestes.
Mais voilà que le MRJC met les pieds dans le plat. Un communiqué diffusé le 22 novembre par le mouvement rural de jeunesse chrétienne exprime son opposition à la poursuite du projet d’aéroport de 1600 ha « tel qu’il est mené actuellement ». Extraits
« En Loire Atlantique, déjà 1 000 hectares de terres disparaissent chaque année au profit de l’urbanisation, explique-t-il. Le renouvellement des générations en agriculture et dans le monde rural ne pourra se faire dans ces conditions. En construisant un nouvel aéroport, les élus détruisent l’emploi agricole local. »
« Nous croyons que ce système ne répond plus aux enjeux actuels et qu’il faut revoir l’économie au service de l’humain, des relations sociales et de l’environnement dans les territoires locaux »
« Le groupe Vinci, promoteur du projet, a pour obligation « d’atténuer » la destruction de ces espaces naturels et agricoles précieux par une « compensation » qui, de l’avis de beaucoup de scientifiques, est impossible, ne serait-ce que parce qu’il lui faut trouver, selon la loi, l’équivalent de 4000 ha ailleurs pour recréer des milieux « équivalents ». Dans une Europe qui a détruit les 2/3 de ses zones humides au cours du XXe siècle, est-il raisonnable de poursuivre dans une direction qui ressemble à une impasse, alors que des alternatives existent pour assurer une bonne desserte aérienne en Loire Atlantique ? Ce département, qui a un des plus forts taux d’étalement urbain de France (avec 2400 ha bétonnés chaque année) va à l’encontre des politiques publiques adoptées par l’Europe et la France. Le Grenelle de l’Environnement prévoit de sauvegarder 20 000 ha de zones humides, de créer à terme un Parc National des Zones humides pour mieux faire comprendre à l’opinion et aux élus la nécessité de sauvegarder et restaurer des milieux naturels qui nous rendent des services écologiques précieux. Goudronner Notre-Dame-des-Landes ? IL y a bien mieux à faire. »
Bonjour,
Merci pour votre newsletter, que j’apprécie énormément. Elle m’est d’autant plus précieuse que je prépare actuellement une thèse canonique en théologie morale (Catho d’Angers), sur la prise en compte des défis écologiques par l’enseignement social catholique, à partir du principe de simplicité-sobriété. Sur NDDL, où la mobilisation des chrétiens est discrète mais réelle, je vous transmets un petit texte que j’ai rédigé et partagé avec le groupe de réflexion « Ecologie Paroles de Chrétiens », groupe mandaté par l’évêque de Nantes, et qui travaille depuis presque 2 ans sur les questions écologiques. Je précise que ce texte est sous ma seule signature. Il a été transmis à la presse, mais pour le moment n’a suscité l’intérêt que de la radio diocésaine (Fidélité). A titre d’info, le travail de fond de notre groupe devrait être publié par le diocèse au printemps prochain, probablement sous le titre « Pour une vie simple et juste ». Bien cordialement,
Loïc LAINE, Nantes, Enseignant, diacre permanent