Une écologie au service d’un humain au service de sa planète !

Un des slogans de la Manif pour TousVous l’aurez peut être noté dans les mouvements de protestation récent contre le mariage « pour tous » : on y a parlé aussi d’écologie. Ainsi Tugdual Derville, un des meneurs de l’opération :

« Un mouvement “d’écologie humaine” est en train de se lever. » Et de poursuivre : «  Je vois des similitudes entre ce mouvement et la naissance de l’écologie politique il y a quelques décennies. Au départ, ce fut la rencontre d’associations de défense de milieux naturels menacés et d’experts visionnaires faisant émerger une question que l’on ne pensait pas avoir à se poser un jour : quelle Terre allons-nous laisser en héritage aux générations futures ? À l’époque, beaucoup de chrétiens faisaient d’ailleurs partie de l’aventure. Il est stupéfiant que ceux qui, actuellement, prétendent incarner l’écologie aient oublié ce qui fait l’essence de l’humanité et soient aux antipodes de notre préoccupation. Pourquoi passer sous silence le repère le plus naturel qui soit : que tout enfant vient d’un homme et d’une femme ? La protection des plus vulnérables devrait s’effacer devant la toute-puissance ! » Tugdual Derville vise ici l’écologie politique française, et tout particulièrement le positionnement d’Europe-Ecologie-les-Verts (EELV), très actif sur le mariage homosexuel et autre droit à la PMA.

Occasion de découvrir deux blogueurs qui poursuivent dans cette veine de l’écologie humaine :

  • d’abord Charles Vaugirard qui cite notamment Thierry Jacaud, directeur du journal l’Ecologiste, s’opposant au projet de loi sur la PMA comme « négation sidérante de la nature » et aussi… Fabrice Nicolino qui le soutient aussi dans cette dérive qui exprime si bien une perte du sens même des limites nécessaires pour vivre. « L’écologie telle que je la pense est la découverte des limites. Y compris celles du désir. Y compris celles de sa satisfaction. » Un sens des limites qui se rapproche étonnement de ce qu’un Benoît XVI a pu dire (par exemple devant le Bundestag allemand) et qui met à jour cette « écologie de l’homme » :  » il existe aussi une écologie de l’homme. L’homme aussi possède une nature qu’il doit respecter et qu’il ne peut manipuler à volonté. L’homme n’est pas seulement une liberté qui se crée de soi. L’homme ne se crée pas lui-même. Il est esprit et volonté, mais il est aussi nature, et sa volonté est juste quand il écoute la nature, la respecte et quand il s’accepte lui-même pour ce qu’il est, et qu’il accepte qu’il ne s’est pas créé de soi. » Le blogueur de conclure : « L’écologie plénière, donc humaine, n’est pas une idéologie, c’est juste un humanisme plein de bon sens. C’est une éthique dans notre rapport à la nature, à la vie et à la technique. »
  • le blog « Visibles et invisibles » est celui d’une chrétienne écologiste, assez sensible à l’approche précédente. « Il est nécessaire de dépasser, écrit-elle, l’écologie telle que la promeut EELV et qui porte en elle-même ses propres incohérences, à savoir la dénonciation de l’absence de limites et de la technique qui font des ravages sur l’environnement et détruisent peu à peu les écosystèmes et le refus de ces mêmes limites et l’acceptation de ces mêmes techniques en ce qui concerne l’homme (gestation pour autrui, excès de la procréation médicalement assistée …). Ce dépassement ne doit pas pour autant nous conduire à en finir avec la protection de l’environnement pour nous consacrer exclusivement à tout ce qui peut être résumé par le terme « bioéthique ». Au contraire, les deux sont intrinsèquement liés dans la théologie de la création telle que l’ont développée le bienheureux Jean-Paul II et le pape Benoît XVI. » La blogueuse rappelle aussi qu’en février 2012, Témoignage chrétien consacrait un dossier au silence épineux des partis écologistes sur les questions de bioéthique. Avant de préciser que le combat environnemental ne s’oppose pas à l’humanisme ou aux défis sociaux. « Protéger les animaux ne se fait donc jamais au détriment de l’homme mais toujours pour les animaux, en tant que créatures divines, et pour l’homme, dont la survie dépend du respect de la création. »

2 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Pierre J dit :

    Dans la même veine, il faut ajouter le blog très fédérateur de Patrice de Plunkett qui se signale par
    1 – une défense bien plus radicale de l’écologie que Europe-Ecologie-Les Verts miné par ses contradictions internes
    2 – une critique acerbe et bienvenue du libéralisme économique et financier (Patrice est le promoteur de la Fraternité des Chrétiens Indignés)
    2 – une attachement à la doctrine sociale de l’Eglise qui renvoie dos à dos Hollande aussi bien que Sarkozy
    3 – la promotion de la simplicité volontaire et une sympathie affichée pour l’objection de croissance.
    4 – une vision très tonique du christianisme, de l’Agir chrétien en général et du catholicisme en particulier.

    Bref, tout pour me plaire
    et qu’on se le dise !

  2. Je viens dire un petit mot deux mois après votre intéressant article. Avec un peu de recul, nous voyons maintenant un courant d’écologie humaine se constituer avec Tugdual Derville, ce qui est très positif. Nous voyons aussi maintenant que sa déclaration du 13 janvier est peut-être l’une des plus important de tout le mouvement LMPT car cette approche d’écologie humaine est celle qui colle le plus au coeur du problème posé par ces questions de société. Mais beaucoup de questions restent encore en suspens comme la définition exacte de l’écologie humaine, les réponses à apporter, et aussi tout ce qu’implique ces changements de société. Les assises de l’écologie humaine seront l’occasion d’en parler et j’espère que des écologistes de tout bords y participeront.

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