« Défendre la nature, c’est donc aussi défendre l’homme ? » – Mais depuis le temps qu’on vous le dit ! Peut-on défendre l’homme sans défendre aussi l’endroit où il vit et ce qui le nourrit ? Le premier livre d’écologie scientifique montre comment et pourquoi l’homme, malgré toutes ses fanfaronnades, est relié aux écosystèmes comme suspendu à un deltaplane ou un parachute. Chaque fois qu’il les déstabilise au point de compromettre une de leurs fonctions, c’est lui-même qu’il met en danger, y compris lorsqu’il se permet de ricaner « qu’il vaut mieux protéger un emploi qu’un escargot ». Ce que l’article ne dit pas, c’est que ces centaines d’espèces d’escargots disparus ou sur le point de l’être assuraient dans les écosystèmes des fonctions vitales qui, aujourd’hui, manquent, et vont fragiliser ici un agrosystème, là une plante dont nous aurions besoin, etc. Faute de connaissances, on peine à l’évaluer, et le grand public (français), à qui nul n’enseigne les notions de base de biologie des écosystèmes, ignore tout de ces réseaux. Et voilà comment on se retrouve en Chine avec des arboriculteurs contraints de polliniser leurs fruitiers A LA MAIN, les insectes chargés du travail ayant disparu…
Le désir de domination couplé à une tragique ignorance des réalités écologiques amène l’homme à se construire un trône à l’aide de branches sciées sous lui: plus il croit se grandir et se libérer, plus il précipite, en réalité, sa chute. La visionnaire Hildegarde de Bingen l’avait déjà formulé au XIIe siècle. Aujourd’hui, le développement de la science écologique fournit les arguments tangibles, scientifiques, qui donnent à ce propos une assise dramatiquement concrète et non seulement symbolique et spirituelle. Benoît XVI n’en a pas fait un docteur de l’Eglise pour rien, avec son « Si tu veux la paix, protège la Création » il lançait à son tour un cri d’alarme. L’ivresse de toute-puissance est sans bornes, l’homme revendique jusqu’à propos de sa propre conception sa seule volonté (sinon son seul caprice) comme unique fil directeur, mais il n’a jamais été si près non plus de s’autodétruire, comme Icare, à cause même de ce qu’il prend pour une ascension.
Vraiment merci pour ce super article!
« Défendre la nature, c’est donc aussi défendre l’homme ? » – Mais depuis le temps qu’on vous le dit ! Peut-on défendre l’homme sans défendre aussi l’endroit où il vit et ce qui le nourrit ? Le premier livre d’écologie scientifique montre comment et pourquoi l’homme, malgré toutes ses fanfaronnades, est relié aux écosystèmes comme suspendu à un deltaplane ou un parachute. Chaque fois qu’il les déstabilise au point de compromettre une de leurs fonctions, c’est lui-même qu’il met en danger, y compris lorsqu’il se permet de ricaner « qu’il vaut mieux protéger un emploi qu’un escargot ». Ce que l’article ne dit pas, c’est que ces centaines d’espèces d’escargots disparus ou sur le point de l’être assuraient dans les écosystèmes des fonctions vitales qui, aujourd’hui, manquent, et vont fragiliser ici un agrosystème, là une plante dont nous aurions besoin, etc. Faute de connaissances, on peine à l’évaluer, et le grand public (français), à qui nul n’enseigne les notions de base de biologie des écosystèmes, ignore tout de ces réseaux. Et voilà comment on se retrouve en Chine avec des arboriculteurs contraints de polliniser leurs fruitiers A LA MAIN, les insectes chargés du travail ayant disparu…
Le désir de domination couplé à une tragique ignorance des réalités écologiques amène l’homme à se construire un trône à l’aide de branches sciées sous lui: plus il croit se grandir et se libérer, plus il précipite, en réalité, sa chute. La visionnaire Hildegarde de Bingen l’avait déjà formulé au XIIe siècle. Aujourd’hui, le développement de la science écologique fournit les arguments tangibles, scientifiques, qui donnent à ce propos une assise dramatiquement concrète et non seulement symbolique et spirituelle. Benoît XVI n’en a pas fait un docteur de l’Eglise pour rien, avec son « Si tu veux la paix, protège la Création » il lançait à son tour un cri d’alarme. L’ivresse de toute-puissance est sans bornes, l’homme revendique jusqu’à propos de sa propre conception sa seule volonté (sinon son seul caprice) comme unique fil directeur, mais il n’a jamais été si près non plus de s’autodétruire, comme Icare, à cause même de ce qu’il prend pour une ascension.