Orpillage

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safe_image.phpUn cri du coeur de Mgr Lafont, évêque de Guyane dans le journal local France-Guyane

L’orpaillage illégal est une plaie contre laquelle les moyens sont totalement insuffisants. Les premières victimes sont les peuples amérindiens, pris entre l’arbre et l’écorce. Ils sont pillés, rançonnés, convoités, utilisés… et pas vraiment protégés. Beaucoup d’orpailleurs, hommes et femmes, sont objets d’un abject trafic humain. L’autre victime c’est la Guyane, qui se voit pillée bon an mal an de plusieurs centaines de millions d’euros…
Ne soyons pourtant pas schizophrènes. On ne peut pas demander l’éradication de l’orpaillage clandestin et dire non, systématiquement, à tout projet légal d’exploitation de l’or. Qu’on demande des garanties, c’est bien, qu’on ne fasse que dire non, c’est suicidaire. La nature a horreur du vide. Qu’on cherche à minimiser les inconvénients, c’est normal, qu’on n’en accepte aucun… sauf chez les voisins, c’est irresponsable, marque d’un individualisme autiste suicidaire.
Qu’on lutte dans la forêt contre les orpailleurs, c’est bien, qu’on enterre les dossiers de complicité sur le littoral ou dans les officines légales, c’est injuste. L’État n’a pas pris les moyens d’éradiquer ce fléau, on ne peut pas dire qu’il trouve chez nous toute la collaboration indispensable. La victoire sera celle de tous ou elle ne sera pas.
Emmanuel Lafont, évêque de Guyane
Lundi 02 décembre 2013

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