Mais qui en a entendu parlé ? Pas grand monde. Pourtant, au Zimbabwe, ce sont plusieurs milliers de personnes qui ont perdu leurs maisons et leurs terres à la suite de l’effondrement partiel d’un barrage au début du mois de mars. Les évêques locaux lancent un appel à l’aide.
« Beaucoup de maisons ont été submergées par les eaux, et de nombreuses populations ont été frappées. Les armées de l’air du Zimbabwe et de la Namibie ont dû évacuer par hélicoptère des victimes de ces inondations »,
La construction du barrage s’est accompagné d’un programme de relogement des personnes vivants dans la région durant les 3 années à venir. L’ONG Actionaid souligne que le programme d’aide était censé concerner 600 foyers, avec une aide entre 2000 et 30 000 $ et une offre de relogement dans la région de Chingwizi en 2013. Mais avec la catastrophe en cours, l’opération, déjà compliquée, a encore accentué le problème. Désormais, on parle de 4000 personnes déplacées de la zone dangereuse, après la découverte des ruptures dans le mur du barrage. Le ministre local a demandé aux populations de s’éloigner d’au moins à 5 km du barrage et de rejoindre des secteurs en hauteur. Le camp Chingwizi accueille les nouveaux réfugiés dans des conditions très dures, avec un manque criant d’eau potable et de sanitaires.
Des inspections en cours indiquent que le mur – un ouvrage de 95 000 m3 de béton et de 4500 tonnes de fer, a bougé au fur et à mesure de la montée des eaux, suite à d’importantes chutes de pluie dans la région. L’entreprise de BTP italienne « Salini impregilo », qui ne communique visiblement pas sur la catastrophe, est en charge de ce chantier estimé à 107 millions d’€. Commencé en avril 2011, les travaux sont en phase d’achèvement et présentent un bassin de rétention censé contenir 1,8 millions de m3 d’eau, derrière un « barrage fait de rocher et de béton (CFRD), haut de 35 m. Le paradoxe de cette catastrophe est que l’ouvrage a été imaginé pour soutenir l’irrigation dans cette région qui ne reçoit que 600 mm d’eau par an. Or, cette année, c’est déjà 850 mm d’eau qui est tombée dans cette région semi-aride de Masvingo, du district de Chivi.
La multiplication des barrages sur tous les grands cours d’eau dans le monde est un des plus grands défis environnementaux et sociaux de notre époque. On pourra s’informer ici sur la question.
DL
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