
Il y a quelques jours, à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, a été lancé le guide de célébration du Temps pour la Création 2023. De quoi préparer le mois de prière de septembre à venir.
Un ensemble de textes de références des différentes traditions chrétiennes sont ainsi disponibles ainsi qu’un manuel à télécharger qui donne aussi de nombreux outils
Le livret d’animation de ce temps peut être téléchargé ici
Le thème 2023 de cette saison de la Création est «Que la justice et la paix se répandent» avec le thème de la puissance d’un fleuve qui se répand. Thème que le pape François a repris aussi dans son texte publié pour l’occasion. En voici l’explication plus détaillé
Le prophète Ésaïe proclame «Voici que moi je vais faire du neuf qui déjà bourgeonne; ne le reconnaîtrez-vous pas? Oui, je vais mettre en plein désert un chemin, dans la lande, des sentiers.»
(Ésaïe 43,19) La biodiversité disparaît à une rapidité jamais vue depuis la dernière extinction de masse. L’espoir de ne pas dépasser 1,5°C d’augmentation moyenne de la température s’évapore. Le monde que les êtres humains ont connu, dont elles et ils ont profité et qu’elles et ils ont célébré change rapidement, sans retour possible. L’avenir des jeunes est menacé par les conséquences en cascade de la perte de la biodiversité et de l’évolution du climat. L’industrialisation, la colonisation,
l’extraction et la consommation des ressources ont créé une grande richesse, distribuée inéquitablement. Les puissants pays du Nord se sont enrichis aux dépens des pays du Sud et des communautés autochtones et de subsistance. L’urgence climatique et écologique actuelle affecte les plus vulnérables, dont la plupart vivent dans les pays les moins riches et les moins émetteurs de GES. Les populations autochtones représentent jusqu’à 5% de la population mondiale et protègent près de 80% de la biodiversité restant dans le monde. Nous sommes aujourd’hui plus conscientes et conscients que jamais du lien entre les énergies fossiles, la violence et la guerre. Nous pouvons cependant rêver et œuvrer pour un monde où chaque pays produit l’énergie dont il a besoin à partir des dons de Dieu que sont le soleil et le vent, plutôt que de faire la guerre pour les énergies fossiles. L’urgence grandit et nous devons faire la paix de manière visible avec la Terre et sur la Terre, en même temps que la justice nous appelle à nous repentir, à changer d’attitude et à agir différemment. Alors que nous rejoignons le fleuve de justice et de paix avec d’autres, l’espérance naît à la place du désespoir. Les rivières peuvent jaillir dans le désert. Une économie de la paix peut être bâtie à la place d’une économie fondée sur le conflit.
Nos actions individuelles au cours du Temps pour la Création sont importantes. Célébrer la création, participer à des nettoyages, planter des arbres et réduire notre empreinte carbone: voici quelques-unes des actions que nous pouvons faire. Nous devons aussi reconnaître que face au besoin d’un puissant mouvement de justice, les actions individuelles ne suffisent plus. La justice inclut aussi le paiement de dettes historiques. À l’échelle mondiale, les pays puissants et riches ont le devoir de traiter de manière juste et honnête avec les communautés qui souffrent le plus des crises climatiques et écologiques. Ils n’ont pas été justes envers leurs voisins moins riches dans les forums internationaux. Ils n’ont pas tenu leurs promesses sur le financement des pertes et préjudices subis par les communautés vulnérables ni sur le financement de suffisamment d’initiatives en faveur de la biodiversité dans des pays moins riches, et ils n’ont pas non plus consenti les sacrifices nécessaires pour limiter le réchauffement climatique en dessous de la barre des 1,5°C. Cependant, les pays du Sud, qui œuvrent main dans la main depuis plus de 30 ans, sont parvenus à obtenir une victoire à la COP 27 en mettant les pays les plus riches face à leur devoir moral d’assurer un financement pour compenser les pertes et préjudices subis. Les décisions récentes prises à la COP 15 en faveur de la préservation de la biodiversité sont aussi sources d’espoir et nécessitent une persévérance similaire. Le nouveau Traité sur la haute mer de l’ONU est un moment historique pour la protection de la biodiversité marine dans les eaux internationales, venant s’ajouter à l’espoir de réactions internationales plus pérennes aux crises climatiques. C’est le travail conjoint des pays les moins puissants qui a permis d’obtenir ces victoires. Ensemble, nous pouvons être un fleuve puissant de justice et de paix qui porte une nouvelle vie sur la Terre et aux générations futures, un fleuve qui peut déplacer les montagnes de l’injustice