La commission pour l’environnement et l’écologie au sein de la Conférence des évêques de Corée du Sud a organisé ce 5 juin une journée d’étude intitulée « La neutralité carbone de l’Église catholique coréenne ».
La rencontre qui s’est déroulée au sein du diocèse catholique d’Incheon, a permis de mieux comprendre le défi que représente une telle neutralité dans la production de gaz à effets de serre, dont le CO2 industriel. Un parcours pour parvenir à des « émissions nettes zéro » a été présenté à l’attention de tous les diocèses et paroisses, suggérant des moyens et des pratiques pour prendre un départ concret.
Le jésuite Cho Hyeon-cheol SJ, professeur à l’université de Sogang, a donné une conférence sur « La neutralité carbone de l’Église pour une repentance écologique ». Face à l’omnipotence de la science et de la technologie », explique le jésuite, « si l’on considère le changement climatique comme le résultat de la cupidité humaine et d’un mode de vie erroné – comme l’affirme Laudato si’ – une sorte de « repentance écologique » est nécessaire, à partir de laquelle il faut repartir pour repenser et avancer vers une société plus juste et respectueuse de la Création.
C’est ensuite que le P. Yang Gi-seok, secrétaire général de la Commission pour l’environnement du diocèse de Suwon, a témoigné de quelques bonnes pratiques de neutralité carbone » déjà adoptées dans les diocèses et les paroisses, conformément aux indications de Laudato Si’. Une piste importante est l’utilisation d’énergie éolienne, comme présenté par Kim Dong-joo, spécialiste des énergies renouvelables. Une expérience doit être lancée à partir de la ville maritime d’Incheon.
Pour rappel :
En 2017 déjà, une pétition d’une page, contre l’énergie nucléaire en Corée du Sud a été lancée par l’organisation Solidarité catholique. Et la conférence des évêques du pays a fait partie des premiers signataires. À l’automne 2016, environ soixante militants chrétiens coréens et japonais ont effectué un pèlerinage de Busan (site du réacteur nucléaire le plus ancien de Corée) à Samcheok (où des réacteurs sont en cours de construction). Ce pèlerinage, premier du genre en Corée, a été financé, selon l’agence d’informations Ucanews, par le Comité épiscopal coréen pour l’écologie et l’environnement et la Conférence des évêques du Japon (CBCJ). Le tremblement de terre du 12 septembre 2016 a par ailleurs conduit l’organisation Solidarité catholique contre le nucléaire à adresser une « feuille de route en vue de substituer les énergies renouvelables à l’énergie nucléaire » aux cinq principaux candidats à l’élection présidentielle qui se tiendra le 9 mai. Cette feuille de route recommandait de ne pas construire de nouvelles centrales nucléaires, de démanteler les réacteurs anciens et d’arrêter d’exporter le savoir-faire nucléaire coréen.
Comme le Japon, la Corée du Sud, quatrième économie d’Asie, a annoncé dès 2020 son intention d’atteindre la « neutralité carbone » en tant que nation d’ici 2050.
Actuellement, le charbon représente 40 % du bouquet énergétique sud-coréen, la part des énergies renouvelables étant inférieure à 6 %. Les émissions de dioxyde de carbone par habitant de la Corée du Sud restent parmi les plus élevées d’Asie. La Corée du Sud possède le sixième parc de centrales nucléaires et exporte son savoir-faire. En témoigne la signature d’un contrat de 20 milliards de dollars en 2009 avec les Émirats arabes unis pour construire quatre réacteurs nucléaires – un marché sur lequel les entreprises françaises étaient candidates.
Le gouvernement coréen a lancé un plan d’investissement d’environ 7,1 milliards d’USD dans des projets de « Green new deal » en 2020, couvrant la rénovation des bâtiments, les pratiques de vie urbaine, le recyclage, les incitations pour les voitures électriques et l’installation de stations de recharge pour les voitures électriques et à hydrogène, ainsi que la construction d’usines d’énergie renouvelable.
Source : Agence Fides
