
Alors que le centre Teilhard de Chardin vient d’ouvrir sur le plateau de Saclay, retour sur l’aventure architecturale du lieu.

Avec une belle chapelle qui honore la terre.
Occasion aussi, puisqu’on parle du rôle précieux de la terre, d’évoquer la mobilisation, pas très loin de là du collectif cherchant à protéger le devenir de ses très bonnes terres agricoles menacées par l’urbanisation galopante du plateau. Une réalité suivie de près par les responsables du Centre Teilhard de Chardin.
Un article de Reporterre a fait récemment le point
Extraits
Le camp de Zaclay a été créé par des habitant·es, étudiant·es, scientifiques, agriculteur·trices ou paysan·nes, actif·ves ou retraité·es avant tout soucieux·ses du devenir des quelque 4 000 hectares d’espaces naturels, forestiers et agricoles du plateau de Saclay, dont 2 300 dédiés à l’agriculture. Ces terres extrêmement fertiles font l’objet, avec celles de Gonesse, d’une demande de classement au Patrimoine mondial de l’humanité par des personnalités du monde de la culture et de la recherche. Avec 20 % de surfaces déjà en agriculture biologique et de nombreuses installations agricoles récentes, ce territoire a le potentiel de développer aux portes de Paris une agriculture paysanne vivante et nourricière. Stockant le carbone atmosphérique, régulant les pics de chaleur et le cycle de l’eau, et abritant une riche biodiversité, les sols et espaces naturels du plateau de Saclay sont un bien commun inestimable, appelé à jouer un rôle crucial dans la résilience de la métropole parisienne face aux chocs climatiques. Ces terres sont pourtant directement menacées par la ligne 18 du Grand Paris Express, qui les traverserait de part en part entre Saclay et Versailles. Ce projet de métro, en fragilisant les fonctionnalités agricoles, en démultipliant la pression foncière et en attirant les projets immobiliers spéculatifs, vouerait de fait l’ensemble du plateau de Saclay à une urbanisation massive. Alors que le réseau ferré francilien, notamment les RER B et C, souffre d’un sous-investissement chronique, on préfère construire à travers champs un nouveau métro de prestige d’un coût de plusieurs milliards d’euros. (…) Le démantèlement de Zaclay et la répression financière contre les agriculteurs constitueraient une attaque frontale, sans précédent et d’une agressivité démesurée contre la vie démocratique. Le campement de Zaclay joue un rôle crucial pour alerter et sensibiliser le grand public. Depuis maintenant deux ans, c’est un lieu de rassemblement, permettant d’organiser et de rendre visible la défense des terres agricoles, un lieu de pédagogie où se tiennent conférences, projections et débats, un lieu où chaque promeneur·euse est invité·e à s’arrêter, à s’abriter du vent, de la pluie ou du soleil, pour discuter et trouver une information indépendante. (…) Il y a urgence à agir : depuis les années 1950, 1 400 hectares ont déjà été bétonnés sur le plateau de Saclay. Si rien n’est fait dans les prochains mois, ce sont plus de 4 000 hectares supplémentaires qui risquent de disparaître à leur tour. Aujourd’hui, les travaux préliminaires du métro (fouille archéologique, études des sols, déplacement de réseaux) sont en cours de réalisation et l’arrivée des bulldozers semble imminente.