Un texte préparatoire pour le sommet à venir de Rio vient d’être publié par l’observatoire permanent du Saint-Siège auprès de l’ONU. En voici l’essentiel (trad. DL)
« Les êtres humains doivent être considérés en premier. Il faut que nous nous en souvenions à nouveau. Au centre du développement durable il y a la personne humaine. La personne humaine, a qui est confié la bonne gérance de la nature, ne peut pas être dominée par la technologie ou devenir son objet. Réaliser cela, doit pousser les Etats à réfléchir ensemble sur le court et le moyen terme de notre planète, reconnaissant la responsabilité pour la vie de chaque personne et pour des technologiques qui peuvent aider à améliorer la qualité de l’existence. Adopter et promouvoir dans chaque cas un chemin qui respecte la dignité de chaque être humain et soutenir la recherche et l’utilisation de sources d’énergie et des technologies capables de sauvegarder le patrimoine de la Création sans être dangereuses pour l’être humain : voilà les priorités politiques et économiques à défendre. Dans ce sens, notre approche de la nature doit être clairement revisée, puisqu’elle abrite les créatures humaines qui y naissent et y interagissent : la nature est leur « maison ».
(…) Prendre la centralité de la personne humaine comme point de départ peut aider à éviter les risques associés à l’adoption d’approches réductionnistes et néo-malthusiennes stériles, qui considèrent les êtres humains comme des obstacles au développement durable. Il n’y a pas de conflit entre les êtres humains et leur environnement, mais plutôt une alliance stable et insécable dans laquelle l’environnement conditionnel la vie et le développement des être humains, et en retour ceux-ci améliorent et ennoblissent l’environnement par leur travail créatif, productif et responsable. C’est cette alliance qui a besoin d’être renforcée. Une alliance qui respecte la dignité de l’être humain dès sa conception. Il faut rappeler ici que l’expression « égalité des genres » signifie égale dignité de l’homme et de la femme.
- Définition d’un nouveau modèle de développement enraciné dans le respect de la dignité humaine (modes de production et de consommation, protection des biens communs, accès au biens vitaux et pratiques de santé respectueuses de la vie humaine, solidarité universelle pour souligner l’unité de la famille humaine, équité inter-générationnelle et intra-générationnelle, destination universelle des biens…
- Consolidation d’un modèle où le principe de subsidiarité est au cœur de la gouvernance internationale du développement durable. Une subsidiarité proche des questions de la solidarité pour des pratiques équilibrées et respectueuses des personnes. La cellule familiale est le lieu clé pour soutenir et développer un tel modèle.
- Renforcer le lien entre développement durable et développement humain intégral. Les valeurs éthiques et spirituelles doivent être considérées pour cela à la même hauteur que les décisions matérielles et sociales. Les milieux économiques tout particulièrement doivent accepter cette mise en perspective de leur activité. La mise en place d’indicateurs précis doivent permettre de vérifier les évolutions dans le cadre du développement durable, respectueux de la vie humaine.
- Il faut définir clairement l’ambition d’une « économie verte ». Elle peut potentiellement devenir un levier puissant pour la paix et la solidarité internationale. Mais pour cela, elle doit être comprise dans une approche inclusive, orientée vers la promotion du bien commun et l’élimination de la pauvreté au niveau local
