Le 6 août est un anniversaire douloureux au Japon. Les survivants de l’explosion atomique d’Hiroshima se retrouvent, avec leurs familles et les militants du désarmement atomique dans le monde, pour commémorer l’effroyable explosion. Parmi eux, Katshuhiro Kohara, petit fils d’un survivant, est aussi théologien, professeur à l’université Doshisha à Kyoto. « Nous ne pouvons pas attribuer nos fautes aux autres,  compris à nos ancêtres ou tenir d’autres responsables de nos fautes. Le péché n’est pas quelque chose que l’on transmet : nous devrions accepter la responsabilité de ce que nous avons fait par nous-même. » Dans son livre Création et Salut : une réflexion sur des mouvements théologiques récents, l’auteur cite le prophète Jérémie pour appuyer sa remarque : « Les pères ont mangé du raisin vert et ce sont les enfants qui ont les dents rongées ! Mais non : chacun mourra pour son propre péché.  » (Jer 31, 29-30).

Le grand-père de Katsuhiro Kohara est décédé en 1999. Il était détenteur du livret violet identifiant les victimes d’Hiroshima, délivré 12 ans après l’explosion par les américains et qui permettait d’accéder à des soins gratuits. Cet homme qui a parlé de son expérience tout au long de sa vie évoque aussi pour le théologien la réalité de ce que vivent aujourd’hui les irradiés de Fukushima-Daiichi depuis mars 2011. « La question des radiations continuent à occuper mon esprit. C’est à quoi je pense quand j’évoque les raisins verts de Jérémie. Nous savons que de tels ‘fruits’ (radiations, rayons UV, etc.) gatent non seulement nos ‘dents’ mais aussi ceux de nos enfants. Nous devrions d’autant plus être attentif à notre sens des responsabilités. Nous n’avons plus le droit de remettre à plus tard la responsabilité de nos actes. » C’est aussi cela le respect des générations futures.

Source : Article de Hisashi Yukimoto, ENInews / Le livre Création et salut, a été publié en Allemagne.