
« La conversion écologique à laquelle notre Eglise nous invite demande un nouveau regard sur la relation que nous entretenons avec la source divine de toute vie et un examen sur la manière dont nous vivons et sommes reliés les uns aux autres, et aux autres créatures sur notre maison commune, la planète Terre. »
L’initiative de la projection de ce film ne semble cependant pas faire l’unanimité dans les communautés catholiques américaines. Ainsi, le Dr Jeff Mirus, fondateur de Trinity Communications (!) et du site américain CatholicCulture.org, s’interroge sur le projet de vouloir faire du changement climatique un enjeu moral, et donc sur le fait qu’il faudrait agir en conséquence pour en limiter les effets. Selon lui, les données scientifiques ne sont pas assez fiables et par ailleurs, le monde n’est pas assez unifié pour entreprendre une quelconque action collective sur un tel problème.
Pour lui, « si le changement climatique peut être un problème pour certaines personnes dans certaines régions, et même peut être à un certain point un problème pour tous, cela n’en fait pas un problème moral. Nous pouvons être interpellés pour assister ceux qui souffrent (comme c’est le cas pour d’autres raisons) mais nous ne sommes pas moralement obligés de nous joindre à ceux qui luttent directement contre le changement climatique. »
« Cet essai de diffusion d’un documentaire sur le changement climatique dans les paroisses et les écoles scolaires est, je pense, un exemple typique de cet échec moral commun, émergeant d’un refus de ces militants de voir en face des infections morales bien plus urgentes qui ont d’ors et déjà métastasées notre culture en un mortel cancer. »
Pour quelqu’un qui critique le langage excessif des environnementalistes, voilà au moins une vision nuancée. Et comme toujours, l’opposition entre les gentils acteurs de la charité et du respect de la loi naturelle et les méchants scientifiques immoraux et manipulateurs fonctionne comme au bon vieux temps des hérésies manichéennes. Un monde où il n’existe aucune nuance et aucun acteurs de bonne volonté dans les milieux qui ne sont pas les miens…
Son texte s’achève avec une critique en règle des études climatologiques, considérant que le climat dans le passé a déjà eu des soubresauts et que les données chronologiques dont disposent les spécialistes ne sont pas assez nombreuses pour en tirer une quelconque lecture de l’accélération du réchauffement climatique en cours. Il faudra donc du temps pour comprendre ce qui se passe. Et en attendant donc, le changement climatique ne peut pas être considéré comme une urgence morale. CQFD. Et tant pis pour les habitants des îles de Carteret.
DL
Sources : Article de Sharon Abercrombie dansEco Catholic