L’écologie politique française ne parle pas souvent de religion, au nom d’une certaine conception de la laïcité. Pourtant, début avril, quelques jeunes écolos d’Île-de-France ont profité d’un dîner-débat pour partager leurs réflexions sur les ressources spirituelles qui animent leurs engagements. On est loin – on le verra – de la référence aux grandes traditions religieuses, avec une certaine envie, là-aussi, de préférer des alternatives inédites, pour le moins. Mais toujours avec une vraie question sur la possibilité de préserver une certaine empathie pour le monde et ses habitants. Et avec un défi colossal pour ces jeunes : accueillir la diversité des cultures sans se perdre dans un monde spirituel sans repères. Extraits :
Si chacune des personnes présentes avait un rapport à la spiritualité qui lui était propre, allant de la pratique de la divination au rationalisme total, un consensus s’est vite installé par rapport à la façon de considérer la religion: la science a ses limites, et il faut tenir compte des phénomènes qui nous échappent. De façon générale, nous étions ouverts aux spiritualités « alternatives » (du pastafarisme au pouvoir des forces telluriques en passant par la religion Jedi et le Feng-Shui), et avons considéré que la conception commune actuelle de la science ne les incluait pas.
Nous nous sommes ensuite interrogés sur les rapports entre écologie et spiritualité, notamment sur le fait d’être plutôt une philosophie de vie marquée par l’empathie, ou de développer une véritable cosmogonie écologiste. Mais quelle laïcité serait possible en écologie politique, alors que la spiritualité et la religion sont étroitement liées à la culture et à l’identité ? Enfin, parmi les principes de l’écologie politique, il y a justement le refus la pensée unique et l’accueil de toute la diversité des culture, ce qui pose le problème d’une définition des valeurs de l’écologie politique qui serait incontestable ou immuable.
DL