L’autre sommet de Varsovie

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La conférence de Varsovie (COP 19-11 au 22 novembre) vient de clôre ses portes sur un accord ad minima.

Au même moment, se tenait une conférence organisée par Caritas-Pologne et qui rassemblait responsables catholiques (Misereor, Cafod, Agence de développement des évêques anglais, Center of Concern..), leaders politiques, climatologues et représentants de la société civile. Ensemble, ils ont lancé un vibrant appel aux gouvernements du monde à réduire rapidement la dépendance de nos sociétés aux ressources fossiles.

Migliore Mgr Celestino Migliore, le nonce apostolique en Pologne qui est aussi un bon connaisseur de l’ONU, s’est notamment exprimé en soulignant que le Vatican « aidera à former les consciences et soulignera les perspectives éthiques » de ces questions climatiques.

Il encourage les responsables « à l’équité, l’impartialité et la responsabilité mutuelle » lorsqu’il s’agira de passer concrètement et massivement aux actes.

« La situation de crise à laquelle l’humanité est confrontée a des caractères à la fois économiques, consuméristes, environnementaux et sociaux. Mais surtout elle a fondamentalement des racines morales. »

Connie Hedegaard, la commissaire européenne pour l’action climatique, a souligné elle aussi que les Eglises ont un rôle à jouer pour rappeler à tous « la dimension spirituelle oubliée » qui doit sous-tendre le développement économique. Pour elle, il est nécessaire de faire pression sans attendre d’éventuelle d’éventuelles décisions politiques.

Mgr Migliore rajoute :

« Si nous acceptons que chaque personne et chaque communauté a le même droit d’usage de l’atmosphère, alors ils ont aussi tous le même devoir de la protéger. L’échelle des émissions doit être proportionné à la taille de la population, et doit être calculée proportionnellement au nombre d’habitants et au niveau du PIB national. »

L’évêque bengali Theotonius Gomes, lui aussi présent, a souligné qu’il pressent que les questions de justice et de charité qui sont liées à ces défis climatiques sont en train d’émerger fortement. Il faut donc ne pas hésiter, comme Eglises, à rejoindre « une nouvelle forme de révolution qui implique une élévation de notre attention spirituelle et humaniste ». Et de rappeler que pour lui, la question climatique n’était pas théorique, puisque dans son pays déjà un grand nombre de gens souffrent des effets des dérèglements en cours. L’Organisation mondiale de la Santé a d’ailleurs estimé récemment à 140 000 victimes chaque année, en lien direct avec les impacts du au réchauffement climatique en cours.

C’est ce que soulignent aussi les organisations caritatives catholiques. Elles lancent ainsi un appel pour faire connaitre ces souffrances des populations pauvres. Markus Drake, le porte parole du CIDSE – une alliance de 17 grandes associations caritatives catholiques, dont le siège est à Bruxelles- a souligné que les gouvernements sont sensibles à la dimension morale et religieuse d’une telle interpellation. Il faut donc mettre les gens en lien à travers le monde pour aider le passage à l’action à tout niveau. Alors que beaucoup de paroisses ont commencé à se mobiliser pour les victimes climatiques, il manque encore, selon lui, une mobilisation plus forte des structures et institutions catholiques.

Reste évidemment la question récurrente des climato-sceptiques. Jean Pascal van Ypersele, vice-responsable du GIEC et climatologue à Louvain et conseiller des évêques d’Europe et d’Asie, a rappelé que désormais 97 % des scientifiques à travers le monde ont validé les travaux évoquant les causes anthropiques des changements en cours et à venir. Il est évident notamment que l’intensité du typhon Haiyan est à mettre en lien direct avec ces dérèglements.

DL

Source : Art. Jonathan Luxmoore, Catholic News Service | Nov. 21, 2013 Eco Catholic

Un commentaire Ajouter un commentaire

  1. CHENEBEAU MICHEL dit :

    Je formule le souhait, que toutes les personnes de bonne volonté, les humanistes, les athées, les chrétiens …..s’unissent, pour que chacun à son niveau agisse et s’interroge sur sa façon de vivre, pour le bien de l’humanité tout entière, et en particulier des plus pauvres. Est-ce utopique ?
    Michel

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