Ludovic, rencontré il y a quelques mois, est allé au bout de son aventure : il soutiendra sa thèse le 27 septembre prochain sur un thème prometteur : « La conversion écologiste de l’Eglise catholique en France : sociologie politique de l’appropriation du référent écologiste par une institution religieuse. »
Cela se déroulera fin septembre à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes, à Paris. Du beau monde est attendu dans le jury : Mme Céline BERAUD, Directrice d’études à l’EHESS. M. Dominique BOURG, Professeur à l’Université de Lausanne (rapporteur). M. Vincent DELECROIX, Directeur d’études à l’EPHE. M. Philippe PORTIER, Directeur d’études à l’EPHE (directeur de thèse). M. Bruno VILLALBA, Professeur à AgroParis Tech, (rapporteur). M. Jean-Paul WILLAIME, Directeur d’études à l’EPHE.
Et voici le résumé de son travail :
La publication de l’encyclique Laudato Si’ a contribué à la médiatisation du processus de « conversion » de l’Église catholique à l’écologie. Par l’analyse de ce mouvement dans le contexte français, nous entendons isoler les effets structurels de l’intégration du référent écologiste sur une institution religieuse. Trois niveaux d’analyse sont ici adoptés : un niveau philosophique qui traite du discours papal sur l’écologie, un niveau individuel qui s’intéresse à l’identité des militants, et un niveau institutionnel qui évalue la portée du mouvement catholique en faveur de l’écologie.À chacun de ces échelons, l’Église catholique adopte une posture d’accommodement, en mettant l’accent sur la nécessité d’une spiritualisation des enjeux écologistes, qui valorise la relation au détriment de l’individualisme. Légitimé par le Vatican, le mouvement catholique écologiste s’organise ainsi autour d’initiatives locales sous le contrôle bienveillant et souple d’une minorité épiscopale. Cette autonomie acquise par les militants n’affaiblit cependant pas la hiérarchie, certains acteurs trouvant un avantage à perpétrer l’image d’une institution susceptible de répondre aux incertitudes engendrées par nos sociétés.La « conversion » de l’Église à l’écologie génère donc un double mouvement d’individualisation de l’engagement militant et d’implication institutionnelle dans les controverses écologistes. Ce mouvement contraire favorise, assurément, l’institutionnalisation de l’écologie. Mais cette « conversion » ne sera effective que si l’Église s’inscrit dans une quête de cohérence, où le maintien d’une ligne politique sera aussi décisif que la valorisation d’une spiritualité écologiste.
Mots-clés : Ecologie politique, Catholicisme, Religion, Mobilisations sociales, Institutions et organisations, Ethique environnementale