CLIMAT – Désinvestir, le bon plan

2018 ECOLOGIE DesinvestissemetnEt de 1000 ! Le mouvement de désinvestissement des combustibles fossiles n’en finit pas de marquer des points. Il a réussi à détourner près de 7 000 milliards d’euros d’actifs des énergies les plus polluantes ! Et – bonne nouvelle – les organisations religieuses sont de plus actives dans ce processus.

Ainsi, depuis 2016, ce sont près de 138 institutions religieuses qui ont rejoint le mouvement. A lui seul, le Global Catholic Climate movement a permis plus de 103 engagements dans la sphère catholique durant ces deux dernières années. En octobre 2017, une quarantaine d’institutions catholiques sur cinq continents s’étaient ainsi engagées à changer la destination de leurs investissements financiers, à l’occasion d’une rencontre organisée au Vatican. De même, la conférence des évêques d’Irlande a profité de la visite du pape François pour annoncer son engagement dans ce processus, rejoignant aussi le serment du « global Catholic Free Pledge », soutenant le « mouvement social croissant, mené par des jeunes à travers le monde, appelant au réalignement de nos politiques financières pour préserver leur futur. »

A noter que la millième organisation à avoir franchi le pas est la Caisse des dépôts et consignations (CDC), qui gère pour 173 milliards EUR de régimes de retraite, des fonds d’épargne et d’investissements. Elle a récemment annoncé qu’à partir de 2019, elle n’investirait plus dans les entreprises tirant plus de 10 % de leur chiffre d’affaires du charbon, mettant ainsi à l’index les 200 principales sociétés de l’industrie charbonnière.

Un rapport de l’ONG 350.org publié pendant la COP24 permet de faire le point sur cette opération importante :

« Lorsque ce mouvement a été lancé en 2012, nous voulions souligner le retournement de l’opinion mondiale à l’égard de l’industrie fossile, et la volonté des populations de faire pression sur les organisations qui la financent. Alors que les négociations climatiques de l’ONU semblent s’enliser, notre mouvement est parvenu à transformer la perception sociétale du rôle des entreprises fossiles, et il contribue activement à maintenir les combustibles fossiles sous terre. » « La portée et l’impact de ce mouvement international sont énormes : les organisations qui se sont engagées à désinvestir d’Exxon, de Shell et consorts représentent près de 8 000 milliards USD d’actifs. Le mouvement est alimenté par la mobilisation citoyenne de terrain : des gens ordinaires qui poussent leurs institutions locales à prendre position contre l’industrie fossile, principale responsable de la crise climatique actuelle. », May Boeve, directrice executive, à la COP24.

Rappel historique : C’est le Hampshire College (États-Unis) qui a pris, fin 2011, le premier engagement de désinvestissement des combustibles fossiles. Dans les années 1970, cet établissement universitaire avait déjà été le premier à cesser d’investir en Afrique du Sud, en signe de protestation contre la politique d’apartheid.

Concernant l’engouement pour le désinvestissement depuis 2013, Nico Haeringer, poursuit :

« Il s’agit d’un mouvement à la fois moral et financier. Il y a cinq ans à peine, 181 organisations gérant 50 milliards USD d’actifs s’étaient engagées à désinvestir des industries polluantes ; elles sont aujourd’hui plus de 1 000 et pèsent près de 8 000 milliards USD. » « Malgré les formidables progrès accomplis et l’essor des engagements de désinvestissement, des centaines d’organisations supplémentaires doivent retirer leurs capitaux des combustibles fossiles. De grands fonds de pension, dont celui de l’État de New York, des autorités morales telles que le Vatican, d’illustres institutions comme la Fondation Nobel, des universités du calibre d’Harvard, d’Oxford et de Cambridge, ou encore les géants américains de l’assurance que sont AIG et Berkshire Hathaway le démontrent : le vent tourne et l’heure est au désinvestissement. »

May Boeve a commenté la théorie du changement du mouvement :

« L’industrie fossile, qui déploie ses tentacules jusque dans les bureaux des décideurs, est l’un des plus puissants acteurs politiques de l’histoire. On lui déroule le tapis rouge partout dans le monde, et ce sommet de l’ONU ne fait pas exception. Le mouvement de désinvestissement révèle le dessous des cartes et montre que le changement climatique n’est pas une fatalité : il est le résultat direct des activités de sociétés telles qu’Exxon et Shell, et de leurs bailleurs de fonds. Ce mouvement a commencé à envoyer un message clair à l’industrie fossile : nous ne resterons pas les bras croisés pendant qu’elle s’enrichit en détruisant le climat. Le but est de compromettre sa réputation, pas seulement ses bénéfices. L’ampleur du mouvement montre qu’il est inacceptable de vendre des produits connus pour causer le changement climatique et d’investir dans ceux-ci. »

Plus d’infos : 1000divest-WEB-

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