Dans un article récent accordé au magazine La Vie, Mgr Moulins-Beaufort, nouveau président de la Conférence des évêques de France, a notamment parlé d’écologie.
Extrait
Comment rejoindre nos contemporains, quand une part croissante n’a jamais mis les pieds dans une église ?
Il faut que nous sortions, que nous nous montrions davantage. La France est riche d’un patrimoine considérable… Encore faut-il montrer qu’il s’y passe quelque chose ! Beaucoup voient les églises comme des musées. Nous devons faire entendre notre voix face aux choix de société, mais notre souci doit être moins de nous lamenter de l’état des mœurs actuelles que de vivre pleinement la beauté de ce qui nous est donné. Il faut que des gens rencontrent cela et que nous les convainquions que ce n’est pas réservé à un club. Chez nos contemporains, il y a une forme de désespérance. Parce que l’on ose plus espérer la grande Espérance, on se contente d’espérer de petites réalisations, des petits bonheurs. Il faut croire que nous sommes faits pour la joie véritable, pas pour un bonheur circonscrit.
Manquons-nous d’ambition spirituelle ?
Oui. Toute une partie de la société de consommation est faite pour nous en détourner, occuper notre esprit en agitant continuellement des choses à acheter et à posséder, en nous persuadant qu’elles méritent notre attention. Et si, par bonheur, on nous encourage à méditer, c’est pour que nous soyons plus performants pour l’entreprise ! Nous, chrétiens, devons assumer de mener une vie différente. Peut-être faut-il que cela se traduise par des choix de vie plus explicites, des choix auxquels la contrainte écologique pourrait nous amener. Les chrétiens, s’ils prennent Laudato si’ au sérieux, pourraient par exemple prendre des modes de vie et des engagements plus visiblement en rupture, mais qui seront attrayants, comme dans les tout -premiers temps du christianisme.