REFLEXION – L’émerveillement, premier servi

LIVRE Pour un engagement écologiqueLe blog E&E avait annoncé une intéressante session qui devait se tenir dans quelques jours au Chalet Arc en ciel. Une session qui ne pourra pas se tenir pour cause de covid-19. Les intervenants ont voulu partager leur réflexion sur ce qui se joue là.

La session qui était prévue à l’Ascension sur le thème de l’écologie intégrale devait être animée par Jean Noël et Marie Martine Hallet, universitaires et chercheurs en biologie, co-auteurs de « Pour un engagement écologique. Simplicité et Justice ». Voici leur réflexion
     « Nous devions nous retrouver à l’Arc en ciel…La crise sanitaire de COVID-19 en aura décidé autrement. En tant que biologistes, nous savions qu’une telle pandémie était probable. Les dérèglements des milieux naturels par des activités humaines de plus en plus envahissantes et l’inflation continue des échanges internationaux des biens et des personnes laissaient présager à la fois l’apparition de nouveaux pathogènes et leur dissémination planétaire. Mais nous n’avions pas imaginé les répercussions qu’une pandémie, provoquée par un virus responsable d’une maladie bénigne dans la grande majorité des cas, mais aussi très contagieux, aurait à très grande échelle sur tous les types d’activités de nos sociétés.
Cette crise a été révélatrice des grandes fragilités qui caractérisent notre mode de vie: une économie à flux tendu où la production de biens de première nécessité est souvent délocalisée, une façon de vivre qui épuise la planète tout autant que notre santé physique et spirituelle, une grande dépendance technologique dont nous avons pris l’habitude. Celle de nous déplacer librement par exemple, de voyager (sans parfois tenir compte de l’impact environnemental de nos modes de transport). Privés depuis deux mois de cette possibilité, beaucoup d’entre nous ont souffert à plus d’un titre du confinement. Mais nous avons aussi redécouvert des villes sans voitures, des ciels limpides, le silence et les chants d’oiseaux, nous avons ralenti, pris le temps, nous recentrant sur l’essentiel. Des solidarités se sont déclenchées et beaucoup d’entre nous se sont mis à réfléchir sur ce qui compte vraiment dans notre vie, sur ce qui nous rend vraiment heureux.
Et parmi ces bonheurs que nous offre la vie, il y a l’émerveillement qui nous saisit face au spectacle de la nature, au spectacle de l’univers. Or … les bouleversements que nous faisons subir à la biodiversité nous sont dommageables pas seulement parce qu’ils font disparaitre à tout jamais des organismes vivants, des écosystèmes, une richesse naturelle qui nous nourrit, mais aussi parce qu’ils retirent à notre admiration ce que la nature a mis des millions d’années à faire surgir. A côté des raisons vitales et objectives qui nous poussent à changer de mode de vie pour sauvegarder notre environnement il y a aussi cette raison esthétique qui peut paraitre secondaire, mais qui pourtant est source de joie et participe à notre raison de vivre.
C’est sur cette dimension que le pape François attire notre attention dans son encyclique Laudato si (§11) : Si nous nous approchons de la nature et de l’environnement sans cette ouverture à l’étonnement et à l’émerveillement, si nous ne parlons plus le langage de la fraternité et de la beauté dans notre relation avec le monde, nos attitudes seront celles du dominateur, du consommateur ou du pur exploiteur de ressources, incapable de fixer des limites à ses intérêts immédiats.
En revanche, si nous nous sentons intimement unis à tout ce qui existe, la sobriété et le souci de protection jailliront spontanément… » 
Marie-Martine et Jean-Noël Hallet

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