
Le site Vatican.news donne quelques bonnes nouvelles sur la mobilisation de chrétiens asiatiques pour la saison de la Création.
S’il y a 3 % de chrétiens en Asie, leurs communautés sont très actives. Les plus jeunes notamment s’emparent des enjeux de la sauvegarde de la Création avec force.
Parmi les initiatives les plus étonnantes figure la « Laudato si’ revolution » un chanson proposée sur les notes, paroles et danses d’un rap élaboré par le prêtre et franciscain indien Sandesh Manuel qui, depuis Bangalore, est devenu viral sur le web surtout parmi les jeunes du sous-continent et ensuite au niveau international.
Bon, on aime… ou pas. Le pater Sandesh Manuel a du talent. Formé en Inde, il vit visiblement désormais en Autriche où il s’est formé notamment à la guitare… Bref, un rapeur très original. Et des communautés chrétiennes (surtout des réseaux franciscains) qui essayent de s’y mettre, mais pas toujours dans le rythme (;p)… Pour autant, il témoigne à sa manière que dans les réseaux franciscains à travers le monde, la révolution Laudato si est vraiment devenue une mobilisation de fond, notamment dans les jeunes générations en Inde, en Corée, aux Philippines etc. Et c’est vrai aussi pour les réseaux jésuites ou colomban etc…
En Inde, la sensibilisation de la communauté catholique a également pris forme à travers la culture de jardins potagers biologiques, organisés dans les couvents, les maisons religieuses, les paroisses, les orphelinats, les instituts, les écoles. Au Tamil Nadu, dans le sud de l’Inde, des hommes et des femmes, religieux et laïcs, religieuses et jeunes, après avoir participé à un programme spécial de formation mené par une ONG, se sont consacrés à la création d’un jardin potager géré strictement sans utilisation de produits chimiques, afin de redonner de l’authenticité au mode de vie et au style de nutrition.
Dans le Pakistan voisin, la Saison de la Création se concentre sur la crise écologique que traverse la nation. Le père Liam O’Callaghan, un missionnaire irlandais de Saint Colomban qui travaille dans le diocèse d’Hyderabad, remarque que «le territoire et la mer à Karachi sont considérablement pollués en raison du déversement de déchets et du rejet d’eaux usées industrielles non traitées». Le système de production pakistanais, peu soucieux de la protection de l’environnement, «affecte sérieusement tout le monde, surtout les pauvres» et il appelle à un engagement commun de l’Église catholique et des communautés religieuses, du gouvernement, de la société civile, en soulignant que «seul un effort conjoint peut sauver l’écosystème». Dans le cadre de cette campagne, le prêtre a réalisé des podcasts, les envoyant aux paroisses et partageant des liens sur les pages Facebook des groupes «Justice et Paix » dans les différents diocèses. L’encyclique du Pape François Laudato Si’ est également largement diffusée par les missionnaires de Saint-Colomban. Ils l’ont traduite en ourdou, la langue locale du Pakistan, et ils ont publié également une version résumée au profit des écoles, des paroisses, des associations, des communautés, avec l’objectif de la diffuser en direction des ONG, des groupes musulmans, des institutions et des responsables civils.
En Asie du Sud-Est, en Malaisie, l’Église catholique a voulu lancer un plan quinquennal de «soins pour la maison commune et la vie humaine» et en 2020, première année de la campagne, le thème choisi est lié à la protection des enfants. L’évêque de Sibu, Mgr Joseph Hii Teck Kwong, dans la messe qui a ouvert la Saison de la Création, a demandé «la conversion des cœurs pour commencer à prendre soin de la terre et de l’humanité. Il est essentiel d’agir aujourd’hui pour la Terre mère, pour donner de l’espoir aux générations futures », a déclaré l’évêque.
La Commission spéciale pour la justice de la création des évêques malaisiens, dans un message diffusé dans les paroisses et les communautés du pays, écrit: «En tant que disciples du Christ, nous sommes appelés à sauvegarder toute la création sur terre, en particulier les enfants d’aujourd’hui et de demain. L’Église invite les fidèles à soutenir, mettre en œuvre et promouvoir de bonnes pratiques pour sauver toute vie sur terre, protéger l’humanité de l’autodestruction et assurer la justice pour les générations futures», en appelant à «approfondir la spiritualité écologique et à la transformer en action» et en notant que «la pandémie de coronavirus devrait renforcer notre détermination à promouvoir la justice de la création et à arrêter la destruction de l’écosystème». L’appel a été repris par un forum d’entrepreneurs, chrétiens et non chrétiens, qui a activé une série de webinaires sur des plateformes en ligne, pour discuter et partager les différentes initiatives à prendre dans la gestion des petites et grandes entreprises.
En Birmanie, des groupes de prière ont vu le jour, animés par des religieux et des religieuses, qui commencent par des réflexions bibliques et des invocations avec les Psaumes, puis proposent une vaste campagne de plantation d’arbres : celle-ci a lieu dans le diocèse de Mandalay, où l’archevêque, Mark Tin Win, a l’intention d’ouvrir un nouveau centre de retraites spirituelles et de rencontres pastorales, qui a lui-même été créé sous la bannière d’une durabilité environnementale maximale.
Aux Philippines, la Saison de la Création, qui durera jusqu’au 11 octobre, implique plus de 700 organisations ecclésiastiques et civiles. Et l’Eglise catholique, par la voix de Mgr Pablo Virgilio David, évêque de Kalookan et président par intérim de la Conférence épiscopale, a voulu souligner le lien existant avec la pandémie de coronavirus qui «a mis en évidence notre vulnérabilité et nous a fait comprendre l’urgence d’une véritable conversion écologique», pour la protection de la vie humaine elle-même.
Enfin, avec un engagement transversal auprès de nombreuses nations asiatiques et océaniennes, telles que l’Indonésie, la Chine, la Birmanie, les Philippines, le Timor oriental, le Cambodge, la Corée, l’Australie et la Micronésie, la Conférence des Jésuites d’Asie-Pacifique a cherché à promouvoir des équipes pastorales spéciales de « Réconciliation avec la création », en identifiant ce thème comme une valeur partagée et prioritaire de l’apostolat. En particulier au profit des jeunes, il est prévu de promouvoir des séminaires culturels et la spiritualité de l’encyclique Laudato Si’ en liaison avec des expériences missionnaires qui peuvent impliquer directement les participants.