
Encore un projet monastique qui trouve une nouvelle vocation : l’abbaye cistercienne Sainte-Marie-du-désert, au nord-ouest de Toulouse, va désormais être animé par le nouveau projet du « village de François ».
L’abbaye cistercienne sainte Marie du désert a deux siècles d’histoire. Et elle démarre un nouveau chapitre. Car les huit moines qui restent ne peuvent plus gérer un tel patrimoine naturel et immobilier. Ils le transmettent donc à ce nouveau projet très « Laudato si ». Le site Aleteia raconte
Arrivés les premiers sur les lieux, Benoit et Anne-Sophie ont pu vivre pendant deux mois proches des moines. « Nous l’avons vécu comme un cadeau du ciel. Invités à un chapitre conventuel, nous avons écouté chaque frère faire part de sa future destination, tendu vers l’avenir mais aussi conscient du poids de l’histoire marquée par tant d’années de présence ici. C’était bouleversant« , s’émerveille la chef de projet. Famille et frères ont pu ainsi échanger sur l’histoire de l’abbaye, sur sa tradition d’accueil des plus pauvres et son travail résolument orienté vers la sauvegarde de la maison commune. Vivre ensemble, écologie intégrale et activité économique, tels sont aussi les trois piliers du village de François. Ce lieu offrira un écrin pour les plus fragiles. Ainsi, à côté d’une dizaine de familles et de célibataires, sera créé un béguinage, permettant à seize personnes âgées de vivre ensemble. Des femmes enceintes en difficulté, des migrants, des personnes en souffrance psychologique, vivant dans la rue ou ayant connu la prostitution seront en outre accueillies par le biais d’associations expérimentées. « Nous croyons que chaque personne est capable d’apporter de la richesse, de co-créer« , affirme Étienne Villemain, initiateur du projet. Métiers du bâtiment, de l’agriculture, du service, du bois, de l’hôtellerie, miellerie : tous ces métiers offriront à chacun de développer ses talents et de participer au bien commun. Certaines de ces activités, jusque-là développées par les frères, trouveront ici leur prolongement. La prière, même si elle ne sera plus rythmée par les huit offices quotidiens des moines, restera bien présente. Dans ce monastère, restent conservées les reliques du bienheureux Marie-Joseph Cassant. « Ce frère est lui aussi un petit du royaume de Dieu, avec de nombreuses difficultés intellectuelles pour faire des études, mais une grande richesse humaine et spirituelle, témoigne le père abbé. C’est un autre type de pauvreté que l’Église va pouvoir servir à travers le village de François« .