La revue Etudes vient de publier un article sur « l’engagement des chrétiens en écologie » de la politologue Vanessa Jérome, qui a rédigé une thèse par ailleurs sur l’engagement et les carrières militantes chez EELV.
Une synthèse intéressante qui retrace le parcours de certains chrétiens très engagés dans la mouvance politique écologique française. Entre protestantisme militant, cathos de gauche et scoutisme, des filiations naturelles se tissent avec les engagements écologistes, même si, sur des sujets sociétaux l’exercice est souvent plus compliqué.
En voici quelques extraits.
(…) La présence de chrétiens dans le parti vert français n’a rien d’une évidence. À première vue, tout ou presque oppose les premiers aux tenants d’une écologie résolument politique, aussi soucieuse des questions environnementales que sociales, et sans conteste libérale en matière de mœurs. Jusqu’à notre thèse1, les rares enquêtes existantes, déclarant hâtivement les militants verts « sans religion », au motif que ceux-ci ne revendiquaient aucune affiliation ou pratique en la matière, ne détrompaient pas cette intuitive distance. Cachées dans les entrelacs de l’histoire longue du parti et des récits de vie des militants, les professions de foi de ces derniers, vivaces ou plus ou moins tardivement reniées, se faisaient discrètes. La parution de Laudato sí a délié les langues et rendu plus tangibles les raisons pour lesquelles nombre de chrétiens ont trouvé à s’épanouir chez les Verts. Mais, à l’heure où cette proximité est révélée, ses fondements paraissent, peut-être plus que jamais, menacés. (…) Nombre des militants présents lors de la fondation du parti vert en 1984 ont grandi, à l’image des alsaciens Antoine Waechter2 et Solange Fernex3, dans des familles protestantes. C’est pourtant dans celles participant aux nombreuses activités offertes par les paroisses catholiques (catéchisme, chorales, activités sportives, culturelles ou d’entraide, groupes de parole dans les aumôneries…) que les adhérents verts ont été le plus souvent socialisés. Il n’est ainsi pas rare que l’un évoque l’engagement sans faille de ses parents dans leur paroisse, ou que d’autres convoquent, à l’heure de se souvenir de ceux qui ont marqué leur enfance, une grand-mère catéchète ou un oncle chanoine. Peu perceptible d’emblée, cette éducation chrétienne n’est pas anodine. Forme euphémisée de socialisation politique (cette dernière est inséparable de l’acquisition des attitudes morales), elle pèse sur les perceptions de l’espace partisan et le façonnage des dispositions militantes. (…) L’éducation chrétienne prépare aussi aux rudesses de la socialisation militante verte. Il n’est pas nécessaire de recourir à quelque métaphore qui ferait inutilement passer les militants pour des prêcheurs et les partis politiques pour des Églises pour dire à quel point l’institution partisane verte favorise ceux qui savent déjà faire avec des conditions d’apprentissage difficiles et l’aisance des chrétiens en cette matière. (..). L’éducation chrétienne prépare aussi aux rudesses de la socialisation militante verte. (…) Il existe bel et bien des militants verts socialisés dans ce qu’ils qualifient eux-mêmes de « catholicisme de droite ». Mais leur entrée au parti vert, de moins en moins fréquente depuis le milieu des années 1990 (l’ancrage à gauche des Verts date de cette époque), est le plus souvent conditionnée par la rupture franche avec l’Église catholique et, cela va souvent de pair, la perte de la foi. Terre d’accueil de protestants, de personnalistes divers et de « catho de gauche6 », les Verts font en effet surtout le bonheur militant de chrétiens qui, de la Résistance au parti pris contre la guerre d’Algérie, de Mai-687 aux luttes des « sans » des années 1990, se sont politisés aux côtés des minorités en lutte et à distance des bancs des églises. Critiques du monde social et de l’ordre établi, ils se retrouvent sans surprise au pôle le plus politisé et le plus progressiste du catholicisme. Les chrétiens verts sont plus représentatifs des « émancipés » du catholicisme Accoutumés à la critique anti-institutionnelle à laquelle ils ont procédé dans l’Église, les chrétiens verts sont d’autant plus représentatifs des « émancipés » du catholicisme8 que tel membre de leur famille a été rejeté de sa communauté de croyants ou qu’ils ont eux-mêmes été victimes de quelque forme d’ostracisme. Animateurs autant qu’héritiers d’une pluralité de combats antiautoritaires, écologistes et antinucléaires, pacifistes, tiers-mondistes puis altermondialistes, antiracistes, féministes et inclusifs, les chrétiens verts ont fait leurs armes militantes, en fonction de leurs âges et des époques, dans de nombreuses organisations : Scouts et Guides de France, Action catholique des enfants9, Jeunesse étudiante chrétienne10, Jeunesse ouvrière chrétienne11, organisations diverses de l’Action catholique (les communautés de prêtres-ouvriers et celles d’Emmaüs sont les plus souvent citées) et du syndicalisme de gauche (Confédération française démocratique du travail [CFDT], Syndicat général de l’éducation nationale [SGEN]), coopératives d’utilisation de matériel agricole (Cuma), organisations tiers-mondistes (Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale [Cédétim]) et pacifistes (Comités de soldats, Mouvement pour une alternative non-violente [MAN]), mouvements personnalistes (notamment La Vie nouvelle12) ou encore, bien sûr, écologistes (notamment, les Amis de la terre). Pluriengagés dans les activités associatives et syndicales, ils n’ont pas non plus hésité à franchir le pas de l’action politique. Considérant qu’ils étaient tout autant que d’autres invités par les clercs à « s’engager ici-bas13 », et disposés à militer dans des partis politiques dont la structuration, perçue comme peu contraignante, leur laisse croire que l’on peut y militer en toute liberté de conscience, ils ont le plus souvent rejoint le Parti socialiste unifié (PSU) avant de s’éparpiller dans quelque collectif appartenant au monde des gauches alternatives. C’est à partir de ce moment qu’ils ont, dès la formation du parti vert, croisé la route de ce dernier. Leur rencontre a été inaugurée dans le cadre des campagnes de lutte contre le chômage qui servent, dès 1984, de passerelles entre ceux qui œuvrent à l’intérieur du parti en faveur de son ancrage à gauche et diverses organisations, personnalités et militants de la nébuleuse communautaire, libertaire, anarchiste, autogestionnaire, gauchiste et néorurale14. Elle s’est poursuivie dans la défense de l’économie sociale et solidaire (ESS) et d’autres causes qui ont su, génération après génération, maintenir ouverte la porte du parti aux chrétiens les plus en phase avec l’idéologie émancipatrice verte. Pendant de longues années, la présence des chrétiens dans le parti vert s’est faite discrète. Il faut dire qu’il n’était pas toujours aisé d’assumer une foi toujours vivace dans un parti dominé par les non-croyants et de partager, surtout dans le monde catholique (c’est un peu moins vrai pour le monde protestant), des positions vertes susceptibles de heurter la morale chrétienne. Avouant à peine leur passé scout, présenté sous les auspices de l’amour des activités de pleine nature, les chrétiens ont attendu une bonne occasion pour faire leur coming out religieux. Pendant de longues années, la présence des chrétiens dans le parti vert s’est faite discrète . La séquence 2015-2017 représente à bien des égards un moment charnière pour quelques générations de chrétiens, tôt ou tard engagés dans le parti vert. Chahutés par quelques encycliques – les plus âgés mentionnent encore l’effet délétère sur leur foi de Humanæ vitæ (Paul VI, 1968) – et par la fin de l’ère bénie de Vatican II, et d’autant moins convaincus par les quelques couplets sur l’environnement des papes Paul VI, Jean Paul II ou Benoît XVI qu’ils étaient tôt engagés sous la bannière de l’écologie, ils ont accueilli avec un enthousiasme non feint la parution de Laudato sí du pape François. À défaut d’aligner l’écologie de l’Église sur celle des Verts, cette encyclique les a rendus moins frileux sur leurs convictions religieuses et, de ce fait, plus visibles dans le parti. Première d’entre eux, Cécile Duflot15 a, dans la foulée, rendu publique son appartenance au monde des catholiques de gauche, signant en 2016 sa déclaration de candidature à la primaire interne verte d’un « Avec foi, Cécile » remarqué. Autorisés par ce geste politique, de nombreux chrétiens du parti lui ont emboîté le pas. Parmi eux, les jeunes pousses montées dans l’organisation partisane dans son sillage ont fait de leur socialisation catholique et de leur appartenance, souvent constatée, au monde du scoutisme, un signe de reconnaissance et le sujet de notes d’humour d’entre soi. Particulièrement perméable au discours sur l’urgence climatique, le scoutisme a une fois de plus révélé son pouvoir socialisateur16 et sa capacité à former de futurs cadres et dirigeants politiques. Les lieux de son exercice ont aussi constitué de véritables espaces de rencontre entre jeunes chrétiens et jeunes engagés dans le mouvement climatique. Nombre de membres de l’organisation de jeunesse partisane « Les jeunes écologistes » ont ainsi vu se multiplier les occasions de se retrouver à Jambville (Yvelines) et de renforcer la structuration de nouveaux réseaux militants, constitués dans le sillage de la mobilisation autour de la COP 21. Les chrétiens verts ont pu se réjouir de voir se concrétiser la création du label « Église verte » En 2017, les chrétiens verts ont aussi pu se réjouir de voir se concrétiser, avec la création du label « Église verte », l’une des principales initiatives œcuméniques. Destinée à accompagner spirituellement ceux qui cherchent à accorder leur mode de vie aux enjeux et aux défis de l’urgence climatique, cette initiative signe l’espoir de nouvelles convergences. Salués, ces événements récents sont loin de construire le passage des Églises à l’écologie politique ou de susciter une forme de « catholisation » du parti vert. Ce dernier réaffirme d’ailleurs régulièrement son attachement à la laïcité et son refus de tisser des liens institutionnels avec une Église opposée à la reconnaissance des droits de toutes les personnes17. Ceux-ci révèlent surtout l’incontournable nécessité de paroles magistérielles et politiques fortes qui, de manière paradoxale, fleurissent plutôt à la faveur d’une dépolitisation de la question climatique18. La liste des positions vertes incompatibles avec celles des représentants du christianisme ne cesse de s’allonger. L’accord sur l’urgence à traiter cette dernière n’efface par ailleurs en rien les pommes de discorde historiques et toujours vivaces qui séparent le parti vert de la plupart des institutions religieuses, au premier rang desquelles l’Église catholique. (…) Droit à la contraception et à l’avortement, dépénalisation du cannabis, droit à mourir dans la dignité, mariage entre personnes de même sexe et reconnaissance des droits des personnes LGBTQI+, procréation médicalement assistée (sans compter l’acquiescement de quelques militants verts à la gestation pour autrui ou à la reconnaissance du statut de travailleur·euse du sexe)… la liste des positions vertes incompatibles avec celles des représentants du christianisme ne cesse de s’allonger. Sans compter qu’EELV (Europe Écologie les Verts) affirme de plus en plus fort sa volonté de combattre les discriminations croisées et systémiques. #Metoo, « gilets jaunes », Black Lives Matter… la période oblige. Se ressourçant auprès des auteurs qui font bouger les lignes de l’écologie à l’intersection du genre, des classes, des races19, des territoires et des générations20, les militants d’EELV prétendent avoir leur mot à dire. (…) Pendant ce temps, fleurit à (l’extrême) droite une écologie intégrale qui, biologisant le social, s’avère prompte à plaire à certains chrétiens autant qu’à réveiller quelques démons du passé. Loin de celle du Pôle écologiste (qui se compose d’EELV, de Génération·s, du Mouvement des progressistes, de Génération écologie, de CAP 21 et de l’Alliance écologiste indépendante), elle porte en elle-même la possibilité d’une (re)conflictualisation rapide de l’écologie dont l’élection présidentielle de 2022 pourrait bien être le théâtre. D’ici là, les chrétiens sont à l’œuvre dans et au nom du parti (ici, on pense surtout à quelques maires nouvellement élus qui revendiquent – à l’image de Léonore Moncond’huy à Poitiers, de Pierre Hurmic à Bordeaux ou encore d’Éric Piolle à Grenoble – quelque proximité avec le christianisme). À tort ou à raison, ces chrétiens incarneront, aux yeux du grand public et des plus initiés, l’espoir de nouvelles convergences. Leur foi orientera-t-elle leurs politiques ? Influencera-t-elle leur manière de gouverner leur cité ? Élargira-t-elle l’audience de l’écologie politique ? Dans l’autre sens, leur écologisme politique sera-t-il prosélyte dans les espaces chrétiens qu’ils côtoient ? (…)
NOTES : 1 Vanessa Jérome, Militants de l’autrement. Sociologie de l’engagement et des carrières militantes chez les Verts et EELV [Europe Écologie les Verts], Université de Paris-1, 2014, à paraître aux Presses de Sciences Po, en avril 2021.
2 Né en 1949, docteur en éthologie animale, il a milité pour la préservation de la faune et des zones naturelles, avant d’être conseiller régional en 1986, porte-parole du parti vert, député européen de 1989 à 1991 et candidat des Verts à l’élection présidentielle en 1988.
3 Née en 1934, secrétaire trilingue, elle s’est engagée au carrefour des luttes environnementales, féministes et tiers-mondistes. Elle a été députée européenne verte de 1989 à 1991.
4 Jacques Lagroye, La vérité dans l’Église catholique. Contestation et restauration d’un régime d’autorité, Belin, 2005.
5 Pierre Bourdieu, « Les rites comme actes d’institution », Actes de la recherche en sciences sociales, n° 43, 1982, pp. 58-63.
6 Au sens de Jacques Lagroye (développé dans Appartenir à une institution. Catholiques en France aujourd’hui, Belin, 2009) : système d’action que forment les catholiques qui, en rupture avec les attaches politiques et sociales traditionnelles de l’Église de France, refusent de séparer l’Église et le monde, et prônent l’engagement concret dans les diverses organisations sociales qui forment le dispositif de l’Action catholique.
7 Julie Pagis, « La politisation d’engagements religieux. Retour sur une matrice de l’engagement en Mai-68 », Revue française de science politique, n° 60 (1), 2010, pp. 61-89.
8 Yann Raison du Cleuziou, Qui sont les cathos d’aujourd’hui ?, Desclée de Brouwer, 2014.
9 Fondé en 1937, ce mouvement d’éducation populaire propose des activités ludiques aux enfants de six à quinze ans.
10 La JEC est un mouvement issu du catholicisme social. Créé en 1929, il connaît une audience importante dès les années 1930. Opposés à la montée du nazisme, ses membres s’impliqueront dans la Résistance, contre la guerre d’Algérie, puis dans les événements de mai et juin 1968. Les tensions avec l’épiscopat émaillent la vie du mouvement qui a, de ce fait, connu plusieurs crises.
11 La JOC se conçoit comme un mouvement d’Église et un mouvement d’action en monde ouvrier. Fondée en 1927 par le père Georges Guérin (1891-1972), elle revendique de lutter contre l’exclusion des jeunes et de participer à leur autonomisation, en développant des actions de solidarité et de formation, et en les soutenant dans leurs projets.
12 Créé en 1947 par André Cruiziat (1908-1998, déjà fondateur des Amitiés scoutes) et Pierre Goutet (1903-1990), dans l’esprit de l’humanisme chrétien et en cohérence avec la pensée personnaliste et communautaire d’Emmanuel Mounier (philosophe fondateur de la revue Esprit et du courant personnaliste communautaire), ce mouvement accueille des croyants plus titrés scolairement que les autres catholiques et occupant une position d’avant-garde. Se passant volontiers du système paroissial, ils entretiennent leur autonomie vis-à-vis des clercs et de l’institution catholique. Politisés à gauche dès les années 1950, marqués par la guerre d’Algérie, ils se sont notamment impliqués dans le congrès socialiste d’Épinay, les luttes du Larzac, le combat des femmes pour leur émancipation et la réflexion sur la construction européenne.
13 Julien Fretel, « Quand les catholiques vont au parti. De la constitution d’une illusion paradoxale et du passage à l’acte chez les “militants” de l’UDF [Union pour la démocratie française] », Actes de la recherche en sciences sociales, n° 155 (5), 2004, pp. 76-89.
14 Notamment le Parti socialiste unifié (PSU), la Fédération de la gauche alternative (FGA), Monseigneur Jacques Gaillot (évêque d’Évreux depuis 1982, cofondateur de « Droits devant ! » en 1994, cet engagé pour les droits des minorités et contre le nucléaire, coutumier de prises de positions contraires au magistère de l’Église catholique, sera déchargé de son diocèse en 1995), Maurice Pagat (militant catholique de gauche, influencé par Emmanuel Mounier et les dominicains, il reste une figure emblématique des mouvements de chômeurs), Jean-Baptiste de Foucauld (ancien élève de l’Institut d’études politiques [IEP] et de l’École nationale d’administration [ENA], fonctionnaire à l’Inspection des finances, il participe au club deloriste « Échanges et projets » où s’élabore, dans les années 1970, l’essentiel des propositions portées par la gauche chrétienne ; spécialiste des questions d’emploi, de chômage et de solidarité, il crée dès 1985 l’association « Solidarités nouvelles contre le chômage » [SNC]), Gérard Marle (ordonné en 1970, il est prêtre-ouvrier à La Courneuve dès 1972 où il s’engage dans la lutte contre le chômage et l’exclusion, en créant, avec Maurice Pagat, le Comité chrétien de solidarité aux chômeurs).
15 Née en 1975, elle est l’aînée d’une fratrie de trois. Fille d’un soixante-huitard cheminot devenu ingénieur et d’une enseignante de physique et chimie militante de l’environnement, elle a été socialisée dans une famille de catholiques de gauche, politisés mais rétifs à l’engagement partisan. Elle a milité pendant tout son cursus scolaire : à la JOC au lycée, dans les réseaux de l’Action catholique des enfants, puis au Genépi (Groupement étudiant national d’enseignement aux personnes incarcérées) jusqu’en 1997 alors qu’elle étudiait la géographie à l’université de Paris-7 Diderot. Elle a obtenu un DEA en 1997 et a effectué deux années d’apprentissage à l’Essec, avant de travailler dans un organisme de résidences sociales en tant qu’urbaniste. Entrée en politique en 2001, elle a intégré le collège exécutif du parti en 2003 et y est restée comme chargée de la réforme interne puis comme porte-parole avant d’être élue secrétaire nationale (2006-2012). Conseillère municipale d’opposition (2001-2008), elle deviendra maire adjointe (2008-2014), conseillère régionale (2010-2012) puis députée (2012-2017) et ministre de l’Égalité des territoires et du Logement (2012-2014). Elle s’est retirée de la politique après avoir perdu la primaire verte en 2016 et manqué, en 2017, de se faire réélire députée. Après quelque temps à Octopuce, une société de logiciels libre, elle a pris la direction d’Oxfam France.
16 Sur cette forme spécifique de politisation basée sur la mise en mouvement des corps et des émotions que suscite de manière particulière le « campisme » : Maxime Vanhoenacker, Suis-moi et tu seras autonome ! Ethnographie de la citoyenneté dans le scoutisme laïque des EEDF [Éclaireuses et éclaireurs de France], École des hautes études en sciences sociales (EHESS), 2012.
17 Pour un exemple récent, voir le communiqué de presse d’EELV publié à la suite de l’invitation du président Emmanuel Macron à recréer le lien abîmé entre l’Église et l’État : « Resserrer les liens, oui. Avec l’Église, certainement pas ! », 11 avril 2018, sur http://www.eelv.fr
18 Jean-Baptiste Comby, La question climatique. Genèse et dépolitisation d’un problèmepublic, Raisons d’agir, 2015.
19 Ici, au sens de racialisation des rapports sociaux, c’est-à-dire en référence aux mécanismes sociaux et politiques qui ont pour effet de trier et classer les populations en assignant certains groupes à des places inférieures.
20 Parmi les références les plus actuelles souvent citées dans le parti : Bruno Latour, Oùatterrir ? Comment s’orienter en politique, La Découverte, 2017 ; Catherine Larrère et Rémi Beau (dir.), Penser l’Anthropocène, Presses de Sciences Po, 2018 ; Malcolm Ferdinand, Une écologie décoloniale, Seuil, 2019 ; Pierre Charbonnier, Liberté et abondance. Une histoire environnementale des idées politiques, La Découverte, 2020 ; Fatima Ouassak, La puissance des mères. Pour un nouveau sujet révolutionnaire, La Découverte, 2020 ; Alice Coffin, Le génie lesbien, Grasset, 2020.