La radio RCF donne la parole aux candidats aux élections à venir. Eric Piolle, candidat écologiste aux primaires et maire de Grenoble s’exprime ici sur son engagement et aussi sa manière de s’inspirer aussi d’un texte comme Laudato si
Compagnon de route de l’église, investi dans l’aumonerie, l’homme se dit inspiré du message libérateur de l’Evangile. Et aussi du message de Laudato si.
Occasion aussi de partager une chronique personnelle récente écrite pour des médias cathos locaux :
L’ÉCOLOGIE SANS CARICATURE
Il aura suffi d’un mot sur les sapins de Noël ou le tour de France par des nouveaux élus écologistes aux dernières municipales pour que la tempête médiatique se déchaîne : décidément, les écologistes en France sont bien d’incorrigibles utopistes. Pire : ils se révèlent être des idéologues dangereux qui n’attendent qu’un moment d’inattention pour s’attaquer aux piliers de notre culture commune. L’histoire n’est pas récente. Cela fait presque soixante ans que les écologistes allemands engagés dans la lutte contre les armements nucléaires américains étaient soupçonnés d’être des suppôts du communisme soviétique voisin. « Verts à l’extérieur. Rouges à l’intérieur », a-t-on entendu encore récemment dans la bouche de commentateurs cyniques sur les plateaux des chaînes d’infos continue. Mais la caricature et le mépris peuvent-ils vraiment être des outils pour se faire une opinion sincère ?
On lira avec davantage d’intérêt, dans un numéro récent de la revue jésuite Études, l’entretien fait avec le nouveau maire écologiste de Bordeaux, Pierre Humric. L’homme y raconte son environnement familial et sa formation intellectuelle. Catholique social engagé, son action s’inspire grandement du Bordelais protestant Jacques Ellul, qui a formé l’esprit de bien d’autres écologistes français. Humric est aussi un lecteur émerveillé de l’encyclique Laudato si’publiée par le pape François en 2015. Une encyclique où le social et l’écologique se rencontrent et s’enrichissent pour retisser des liens nécessaires pour habiter plus justement la « maison commune » qu’est notre terre. Humric regrette d’ailleurs que ce texte ne soit pas plus connu par les catholiques eux-mêmes.
Car on est bien loin ici des caricatures médiatiques. L’écologie intégrale qu’on y évoque fait dialoguer les hommes et les femmes de bonne volonté de tous bords, au service du bien commun. On l’aura compris : si les écologistes politiques peuvent, eux aussi, être critiqués, parmi eux beaucoup méritent d’être écoutés dans leur désir de changer les réflexes fatigués et parfois corrompus de notre vie démocratique. Oserons-nous cesser de nous cacher derrière nos caricatures