BRÉSIL – Droit du sol indigène

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Le frère capucin Mateus Bento dos Santos, participe à la marche pour les droits autochtones, à Brasilian, début septembre.
(CNS photo/Marina Oliveira, courtesy CIMI)

L’occupation se poursuit au Brésil. Depuis plus d’un mois, près de 6000 autochtones brésiliens campent à Brasilia pour dénoncer une décision récente de la Court suprême qui remet en cause leurs droits ancestraux sur les territoires indigènes.

Le président n’a jamais caché sa volonté de rendre l’Amazonie aux industriels et aux grands fermiers du pays. La décision de la Cour suprême prépare ainsi le terrain, argumentant que les peuples indigènes ne peuvent pas revendiquer de droits sur des terres qu’ils n’occupaient pas physiquement au moment la déclaration de la constitution brésilienne le 5 octobre 1988. Certes ce texte donnait un « droit originel » aux 300 peuples autochtones sur ces terres, comme « premiers occupants de ces territoires ». Mais depuis, le nouveau gouvernement saisit toutes les occasions pour contourner ce droit. Dernière affaire en date : le cas du peuple Xokleng, dans l’état de Santa Catarina dont les territoires sont disputées par les acteurs privés. L’argument temporel du gouvernement Bolsonaro a bien pour viser de bloquer toute délimitation officielle en faveur des peuples premiers.

Le frère Dos Santos, capucin fransicain, est le coordinateur pour l’archidiocèse de Sao Paulo du service diocésain de la pastorale indigène. Il a participé aux manifestations du 20 aout au 16 septembre dernier, aux côtés notamment des Mbya et des Tupi, deux peuples Guarani qu’il fréquente depuis quatre ans. Avec lui Eduardo Cerqueira, secrétaire du conseil missionnaire indigène de la conférence épiscopale brésilienne, dénonce, lui aussi le risque d’un « grand pas en arrière et un facteur d’incertitude du droit, paralysant le travail de démarcation des territoires. » Do Santos parle d’un déni « de l’histoire entière de ces populations ».

Les opposants aux Indiens décrient les pertes liées à ces démarcations, en terme de production agricole et de pertes d’emplois. Pourtant, le 10 septembre, le juge Edson Fachin a rejeté cette thèse pour réaffirmer le droit indigène. D’autant que depuis 1988, la politique d’intégration des populations a souvent limité leur présence dans leurs territoires traditionnels. Des expulsions violentes ont ainsi eu lieu depuis des années.  » Nous voulons que la constitution soit respectée et que les peuples indigènes aient un droit à leurs territoires. Car pour ces peuples, ces terres sont leur vie », rappelle le F. Dos Santos. Mais depuis la mi-septembre un autre juge a demandé du temps pour considérer le cas. Ce qui explique la présence persévérante des Indiens à Brasilia, en attente d’une décision cruciale qui peut impacter durement leur vie traditionnelle.

Source : NCRonline

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