
En ce jour de mobilisation pour le climat qui a rassemblé plus de 600 000 personnes en Allemagne, le journal La Croix est parti à la rencontre des pèlerins qui marchent de la Pologne vers l’Écosse, pour mobiliser autour de la prochaine COP 26
Pour sa 5e édition, ce pèlerinage oecuménique rassemble cette année huit marcheurs auxquels s’adjoignent tous les jours de nouvelles personnes pour quelques étapes sur ce parcours de 1450 km. Wolfgang Eber, catholique de 66 ans, originaire du Bade-Wurtemberg, explique : «Je ne veux pas avoir honte face à mes enfants quand ils me demanderont ce que j’ai fait pour lutter contre le changement climatique, qui est la question la plus importante actuellement pour l’humanité.Notre mission est de protéger la création. « Comme plusieurs membres du groupe, Wolfgang Eber est un habitué de ce pèlerinage œcuménique sur la justice climatique, dont c’est la cinquième édition. Lancé en 2015, ce projet est soutenu par les Églises catholique et protestante d’Allemagne, ainsi que par des organisations caritatives comme Misereor et Brot für die Welt. (…) Les étapes de deux nuits au même endroit, comme à Göttingen, permettent par ailleurs d’aborder le fond des choses avec les communautés qui les accueillent. Dans la paroisse protestante Saint-Christophe, une quarantaine de personnes ont participé à un débat sur le rôle des Églises locales dans la lutte contre le réchauffement climatique. L’expérience de l’Église protestante de Berlin-Brandebourg suscite l’étonnement. Celle-ci a notamment décidé de ne plus installer de chauffage aux énergies fossiles dès janvier prochain. «Les Églises sont les alliées naturelles des mouvements de protection de l’environnement», estime Jens Knölker, qui se décrit davantage « écolo » que chrétien actif. Wolfgang Eber juge central, lui aussi, le rôle des institutions religieuses, mais regrette leurs réticences à agir. «Je suis très fier que le pape François s’engage autant pour le climat », commente celui qui avait emmené dans son sac un exemplaire de l’encyclique Laudato si’, lors de son premier pèlerinage en 2015.« La prise de conscience fait son chemin dans les paroisses, mais les actes sont insuffisants », regrette-t-il. C’est justement pour apporter sa pierre à l’édifice qu’il compte continuer à marcher, entre 20 et 25 kilomètres par jour, jusqu’à Glasgow, un sac de 10 kg sur le dos.
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Cinq pèlerinages pour un même but
En 2015, la première édition relie Flensburg, au nord de l’Allemagne, à Paris où se tient la conférence mondiale sur le climat (COP21).
En 2017, la deuxième édition, longue de 19 étapes seulement, rejoint Bonn où se tient la COP23
L’édition 2021 est la plus longue de toutes, avec 77 étapes.
Source : Delphine Nerbollier, à Göttingen (Allemagne), La Croix