Le 18 janvier, les Soeurs américaines de Lorette ont signé un accord avec le Bluegrass Land Conservancy pour préserver et protéger 325 ha de terrains à Nerinx, dans le Kentucky.
Cette surface représente 80 % des terrains entourant la maison mère de la congrégation où résident une soixantaine de religieuses de cette congrégation fondée au XVIIe siècle par une femme anglaise originaire de Saint-Omer en France, mais alors sous domination espagnole. Cette congrégation est connue notamment par Mère Térèsa qui y commença sa vie religieuse avant de fonder sa propre communauté de femmes au service des plus pauvres.
Ce sont donc une cinquantaine d’hectares de terres agricoles, 120 hectares de paturages et prairies et 130 hectares de forêts qui sont ainsi protégés. La supérieure de la congrégation, Sr Barbara Nicholas a souligné la responsabilité de sa congrégation à participer ainsi à protéger les sols de notre terre maternelle. « Pour que les eaux, les forêts et les prairies soient protégées de manière perpétuelle afin de procurer des eaux plus saines et de l’air de bonne qualité pour tous. » Il faut dire que cela fait déjà deux siècles que les religieuses sont installées sur ce site. Et cet accord est une nouvelle étape dans leur engagement au sein de la plateforme d’action Laudato si développée par le Vatican. Dans l’accord signé, les religieuses apportent aussi une participation de 10 000 $ pour soutenir les actions de contrôles et de protection.
Le Bluegrass Land Conservancy est une fondation qui protège la campagne, les habitats ruraux, les paysages naturels de l’Etat de Kentucky, avec déjà plus de 16 000 ha mis sous protection de manière durable. Elle a notamment eu bien du fil à retordre quand, en 2013, un projet de pipeline traversant la région avait été envisagé. Un projet contre lequel plusieurs congrégations féminines de cette petite « terre sainte » riche en maisons religieuses, se sont élevées vigoureusement. Un an plus tard, elles réussirent à bloquer ce projet censé transporter les gaz liquefiés issus par fracturation hydraulique de Pennsylvanie, Ohio et de Virginie de l’Ouest à travers ces terres jusqu’au Golfe du Mexique. Dès 2015, les Soeurs de Lorette sont entrées parmi les premières dans le processus de désinvestissement financier des énergies fossiles.
Cette mobilisation a marqué les esprits et les comportements. Les Soeurs ont notamment fait le choix d’aménager un cimetière plus naturel en 2018. Leur réflexion se poursuivit à partir de la prise de conscience de la perte rapide des terres agricoles dans la région et dans tout le pays, par artificialisation des sols. Dans la région du Kentucky, en vingt ans, ce sont plus de 400 000 ha qui ont ainsi été perdus. Elles ont développé ainsi un guide de pratiques de conservation, refusant les semences OGM, favorisant les énergies renouvelables et l’élevage en plein air et les techniques d’agriculture de régénération. tout ce travail a rendu aussi les religieuses plus sensibles à l’histoire longue de cette terre et notamment de son lien aux populations autochtones de la nation Osage.
Un bel exemple à faire connaître et qui pourrait inspirer bien d’autres congrégations !!
Source : Article du journaliste américain Brian Roewe de NCR