Effet indirect de la hausse des denrées alimentaires : une chute importante du niveau des aides alimentaires. On vient ainsi de retrouver le niveau de distribution de… 1973, atteint au cours d’une autre crise liée au pétrole. Les 5, 9 millions de tonnes d’aliments donnés aux organisations internationales l’année passée représentent un tiers environ de ce qui était distribué en 1999. Le Programme alimentaire mondial rappelle que sur les sept dernières années, le prix du froment a augmenté de 122% et celui du maïs de 86%.
Au Brésil, des centaines d’agriculteurs « sans terre » ont organisé ces derniers jours des opérations de protestation contre les monocultures dans le Sud du Brésil. Pas moins de 13 Etats du pays connaissent des manifestations de ce genre, contre l’agrobusiness et les multinationales, accusés de la flambée des prix des denrées alimentaires. « Nous dénonçons l’avancée des monocultures dans le Sud du Brésil. Outre la détérioration de l’environnement, elles portent atteinte aux petits agriculteurs, asséchant les ressources hydriques », se sont insurgés dans un communiqué les promoteurs de la protestation. Sont particulièrement visées les cultures à visée énergétique qui se développent à grande vitesse, au détriment des cultures vivrières locales.
Du côté du Mexique aussi, la révolte gronde. » Il faut retrouver la valeur sacrée de la terre et du travail des champs, rétablir les bases pour retrouver et renforcer le respect et l’amour de la terre et la sauvegarde de l’eau et des forêts ». L’archevêque d’Antequara (état d’Oaxaca) a dénoncé récemment les erreurs qui ont mené à cette crise alimentaire dramatique, dans un pays qui importe ces dernières années jusqu’à 85% du riz et 75% du blé, notamment des États-Unis. Irresponsabilité sociale, corruption, programmes inefficaces… Autant d’erreurs que dénonce aussi Mgr José Luis Chavez Botello. ». Et Mgr Lazaro Pérez Jiménez, évêque de Celaya, de poser une question si simple : « Comment se peut-il que des millions de dollars continuent à être investis dans la fabrication des armes qui servent à tuer tandis qu’un tiers de la planète n’a même pas le minimum indispensable pour mener une vie digne et avoir accès à une alimentation normale ? « .
Et comme un malheur ne vient pas toujours seul, une nouvelle mini-marée noire vient d’avoir lieu en Uruguay, sur la bande côtière, entre Atlántida et Cuchilla Alta, dans la province de Canelones, et dans la zone de Punta Colorada jusqu’à Punta del Este, dans la région de Maldonado. Près de 14.000 mètres cubes de carburant se sont déversés la semaine dernière par un cargo grec entré en collision avec une embarcation maltaise dans le Rio de La Plata, à l’entrée du port de Montevideo. Comment disait déjà l’archevêque ? » Il faut retrouver la valeur sacrée de la terre et du travail des champs, rétablir les bases pour retrouver et renforcer le respect et l’amour de la terre et la sauvegarde de l’eau et des forêts »…
DL. Infos issues de dépêches de l’agence Misna.