Les évêques catholiques allemands viennent de rencontrer une délégation du parti des Verts allemands (Bündnis 90/Die Grünen-Parteispitz). Plusieurs dossiers politiques furent abordés au cours de la discussion, dont ceux de l’immigration mais aussi ceux du développement durable.
Si la décision de fermer 8 réacteurs nucléaires en 2011 a en effet boosté un temps la production d’électricité à partir du très polluant charbon, abondant dans le pays, les choses ne sont pas définitives. L’effet avait été d’autant plus marqué à cette époque que la production de gaz naturel avait aussi diminué presque de moitié entre 2009 et l’année dernière. Pourtant, cette augmentation de production d’électricité à partir du charbon entre 2009 et 2013 a pris fin l’année dernière, au même moment où les énergies renouvelables poursuivaient leur essor. En 2014, les émissions de CO2 ont diminué de 5 % en 2014. Cette transition énergétique n’est donc pas aussi « impossible » que ce qu’expliquent à longueur de temps les partisans du nucléaire français (par exemple). Bien sûr, le contexte géopolitique mouvant ne garantit rien d’avance. Mais en décembre 2014, le gouvernement allemand a réitéré sa volonté d’arriver à la réduction de 40 % des émissions de CO2 en 2020 par rapport au niveau de 1990.
Le courage politique pourrait donc bien être le vrai moteur de la transition énergétique de nos frileux pays sur-consommateurs d’énergies non renouvelables.
DL
A propos du choix allemand en matière de nucléaire, qui malheureusement ne les empêche pas de vivre sous la menace des non-choix de leur grand voisin à quelques encablures de leur frontière, je signale la lettre de Barbara Hendricks, ministre allemande de l’environnement, en date du 12 janvier, à Ségolène Royal, réclamant une fermeture rapide de la centrale de Fessenheim et demandant des précisions sur les mesures prévues.
Je joins une traduction
Berlin, le 12 janvier
Chère collègue,
En 2014, en marge du sommet environnemental informel de Milan, nous avions entre autres parlé de la centrale nucléaire de Fessenheim. Je me félicite donc maintenant que le Président Hollande ait une nouvelle fois confirmé la décision de fermer Fessenheim.
Dans ce contexte, et en lien avec mon courrier du 15 septembre 2014, je vous prie de m’informer du calendrier et des procédures que vous avez l’intention de suivre pour l’arrêt de Fessenheim.
Comme vous le savez, la population vivant dans les zones frontalières est très préoccupée par la sûreté de la centrale. Je vous prie vivement de prendre en compte ces préoccupations lorsque vous pèserez le pour et le contre et lors de vos décisions, et de prévoir l’arrêt de Fessenheim à une échéance aussi rapide que possible. Je suis naturellement consciente qu’en ce domaine, la décision relève au final de la responsabilité souveraine de la France. Mais vous ne m’en voudrez certainement pas de me battre pour les revendications de la population qui vit près de la centrale de Fessenheim.
Cordialement,
Barbara Hendricks
source
http://www.sortirdunucleaire.org/La-Ministre-allemande-de-l