Julie, très engagée au sein de l’association IFAW, qui lutte pour la protection de la vie animale, propose, via le site de l’ONG, une réflexion sur le lien nouveau et renforcé entre le christianisme et le monde naturel.
Qui parmi nous n’a jamais ressenti, en contemplant une famille d’éléphant dans le parc d’Amboseli ou la complexité parfaite d’un écosystème sain, que se joue là quelque chose de fondamental pour l’humanité toute entière, pour nous les hommes qui vivons à côté ? Qui n’a jamais ressenti combien il y a quelque chose de commun qui nous relie à ces êtres vivants parfois si différents de nous pourtant ? Qui n’a jamais ressenti la souffrance en soi devant la souffrance d’un animal, la joie en soi devant la joie d’un animal ? Qui, confronté à la disparition d’une espèce, n’a jamais songé alors à la disparition de notre propre espèce ? Quelles que soient les civilisations, les contrées, les époques, nature et spiritualité ont toujours entretenu des liens étroits : la nature demeure une source intarissable d’inspiration et de sens pour l’Homme.
En ce 1er septembre 2015, l’Eglise catholique participe à la toute première Journée mondiale de prière pour la Création inaugurée par le Pape François. Par cette décision, le Pape François emboite le pas du Patriarche Bartholomée, primat de l’Eglise orthodoxe qui célèbre cette journée depuis 1989. Les deux responsables religieux, comme d’autres avant et avec eux, reconnaissent que tout dans notre monde est lié, l’Homme, les animaux, la nature : « Que les hommes dégradent l’intégrité de la terre en provoquant le changement climatique, en dépouillant la terre de ses forêts naturelles ou en détruisant ses zones humides ; que les hommes portent préjudice à leurs semblables par des maladies en contaminant les eaux, le sol, l’air et l’environnement par des substances polluantes, tout cela, ce sont des péchés » ; car « un crime contre la nature est un crime contre nous-mêmes et un péché contre Dieu ». (LS n°8)
IFAW salue cette initiative qui poursuit le mouvement mondial fondateur initié par l’encyclique Laudato Si (Loué sois-tu – du nom du cantique de Saint François d’Assise, grand Saint protecteur des animaux) publiée par le Pape François le 18 juin dernier. IFAW se réjouit d’assister à ce qui s’apparente à un réveil écologique des consciences religieuses. Oui il s’agit bien d’un réveil car nombre de religions, partout dans le monde, portent en leur sein et en bonne place le respect de la nature. Notre époque vient faire appel à la responsabilité de leurs fidèles vis-à-vis de la Création, faune et flore qui partagent avec nous ce que le Pape François appelle « notre maison commune ». Cette image fait écho à la conception de la conservation et du bien-être animal d’IFAW, ainsi qu’à notre expérience sur le terrain : là où les animaux, individus et populations, se portent bien, les hommes et leurs communautés se portent bien également.
Cette mobilisation des responsables religieux en faveur de la Création est une bonne nouvelle. En effet les hommes accomplissent des changements infiniment plus grands et plus durables lorsqu’ils y consentent par le cœur, par une adhésion personnelle et la conviction de s’inscrire dans un mouvement global qui tend vers un monde meilleur non seulement pour eux-mêmes, mais pour l’humanité entière. Là où le pouvoir des Etats finit invariablement par se heurter aux limites que sont les frontières, le pouvoir des religions, bien que n’étant qu’invitation à leurs fidèles, transcende les frontières et fait appel à ce que l’homme a de meilleur en lui pour choisir librement le bien collectif. C’est cette invitation qui revêt la dimension morale du changement, qu’IFAW accueille comme une bonne nouvelle porteuse d’un espoir durable. IFAW se tient résolument aux côté de tous ceux qui mettent leurs moyens, leur énergie, leurs convictions, quelles qu’elles soient, au service de « notre maison commune ».
(et de citer les extraits de l’encyclique évoquant la place des animaux : LS 25, 35, 130, 132)
DL