LAUDATO SI – Quand le diocèse de Lyon change de b…raquet

2015 RaquetFabien (d’Oekologia) me signale une info relayée aussi par le site du magazine La Vie : le cardinal Barbarin a nommé le P. Michel Raquet (ci-contre) délégué épiscopal aux questions écologiques. Une première (?) en France qui pourrait donner des idées à d’autres diocèses.

Michel a une formation scientifique, tout en déployant aussi son regard philosophique et artistique sur le monde. Voici comment l’article de La Vie raconte cette décision

La scène se passe le 28 mai 2015 à Lyon, au soir d’une journée de colloque en hommage à Jean Bastaire, pionnier d’une pensée chrétienne de l’écologie. A l’issue d’un débat sur « le rôle des religions dans la lutte contre la crise écologique », quelqu’un interpelle le cardinal Barbarin : « Vous vous demandez ce que l’Eglise peut faire en matière d’écologie, pourquoi ne pas désigner un responsable dans le diocèse chargé de piloter des initiatives ? » Celui qui a parlé n’est autre que le jeune théologien Fabien Revol, spécialiste de la théologie de la création et titulaire de la chaire Jean Bastaire, que l’on inaugure ce jour-là. « C’est une très bonne idée, nous allons faire cela », lui rétorque l’archevêque. Cette promesse, qu’il avait confirmée en juin à La Vie, vient d’être tenue. Le cardinal Barbarin a nommé le Père Michel Raquet délégué épiscopal à l’écologie dans le diocèse de Lyon. Si un Observatoire diocésain des réalités écologiques existe déjà dans le diocèse de Valence, à l’initiative de Fabien Revol, la nomination d’un délégué à l’écologie est une première en France. Ancien professeur agrégé de sciences naturelles, Michel Raquet, 49 ans, a repris des études de philosophie et de biologie après son ordination dans le diocèse de Lyon en 1997. Biologiste spécialiste des amphibiens, il est enseignant-chercheur à l’Université catholique de Lyon et membre de la chaire Jean Bastaire. Le nouveau délégué épiscopal à l’écologie aura pour mission de fédérer les initiatives déjà existantes dans le diocèse autour de l’écologie, et d’en générer de nouvelles.

Sensibiliser les chrétiens

« L’idée est de rebondir sur l’encyclique Laudato Si’ du pape François, en mettant en place des opérations concrètes pour l’environnement dans les paroisses », explique le P. Raquet, qui dit s’inspirer des paroisses vertes qui se sont dotées d’une charte écologique en Suisse ou au Canada. Une réflexion va être menée sur l’énergie dans les bâtiments diocésains, notamment sur l’opportunité d’installer des panneaux solaires. Le P. Raquet évoque aussi la mise en place du tri sélectif dans les paroisses, les questions de chauffage et d’éclairage… Tout est à inventer. « On se cherche encore un peu », ne cache pas le biologiste, qui sera épaulé dans sa mission par une équipe de laïcs. Il compte aussi « travailler au niveau œcuménique et interreligieux », en lien avec avec les pouvoirs publics, notamment les mairies, propriétaires des églises.

Il aura à mener un travail de sensibilisation auprès des chrétiens, pas toujours très éveillés aux questions écologiques. « Nous avons beaucoup de mal à motiver une partie des chrétiens sur ces questions-là, qui leur paraissent trop politiques, ou moins importantes que la défense de la vie », constate le P. Raquet, qui a lui-même créé un groupe dédié à l’écologie dans sa paroisse de Saint-Pierre et Saint-Paul en Val d’Azergues, le Christ-Vert, qui organise des temps de prière et des cycles de conférences. « Le pape François fait justement le lien entre l’attention aux plus faibles, à la vie, et la dégradation de l’environnement. » Pour cet amoureux de la nature, les chrétiens ont là un rôle à jouer. « Sur les questions écologiques, ils peuvent apporter une motivation spirituelle, une perspective de communion, de fraternité avec toutes les créatures, en puisant chez saint François d’Assise. » « Très heureux », Fabien Revol salue une « décision pionnière », qui, espère-t-il, inspirera d’autres diocèses. « C’est un geste fort, mais il ne faut pas oublier qu’en matière d’écologie, la France commence à rattraper son retard par rapport à d’autres pays, comme l’Allemagne et la Suisse où ce genre de ministère, confié à des diacres, des laïcs ou des pasteurs, existe déjà », rappelle-t-il. Lui-même fait partie de la nouvelle génération de théologiens français les plus en pointe sur l’écologie. Il vient d’être nommé expert de la délégation du Saint-Siège pour la trente-huitième session générale de l’Unesco, qui se réunira en novembre à Paris pour élaborer une charte éthique sur le changement climatique, en vue de la COP21. Fabien Revol s’apprête aussi à publier plusieurs ouvrages : Pour une écologie de l’espérance, le 11 octobre (Editions du peuple libre, collection Altercathos), « un ouvrage grand public, court et accessible, pour montrer en quoi le regard chrétien sur la création et son devenir est source d’espérance pour s’engager en faveur de sa sauvegarde » ; un livre de présentation de l’encyclique Laudato Si, co-écrit avec le cardinal Barbarin et Alain Ricaud, qui sortira courant octobre (Parole et Silence) ; et enfin en novembre, il publiera le deuxième extrait de sa thèse, La nouveauté dans l’histoire de la nature, un « ouvrage de philosophie », chez Vrin.

Source : art. d’Agnès Chareton / La Vie / 1 oct 2015

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