Un article ancien vient de m’être envoyé par Bertrand, qui parle du vin qu’a choisi le pape François pour célébrer la messe. Occasion d’évoquer l’économie de ce « produit » si singulier.
L’article date du 27 avril 2013 (on n’est pas loin de l’élection du pape François) et a été publié sur un site de passionnée de vin. Je n’ai pas pu vérifier l’authenticité de tout ce qui est affirmé dans cet article et on le lira donc avec le recul nécessaire.
Après avoir rappelé que ce pape singulier s’est présenté lui même « Come buon vino che con gli anni diventa piu buono » (comme un bon vin qui s’améliore avec l’âge ) et que le Vatican possède une bonne cave, desservie par un sommelier attitré, l’article évoque la surprise de Guy Bossard, viticulteur du Domaine de l’Ecu à Le Landreau, quand il a découvert que son vin avait été sélectionné par l’expert du Vatican.
Un muscadet qui est choisi par le pontife romain pour en faire son vin de messe. Un choix singulier qui est le fruit d’un discernement entre le Saint-Siège et son importateur romain. Or Guy Bossard, surnommé « le Pape de la biodynamie », cultive selon cette approche très écologique, comme un pionnier dans sa région de Loire-Atlantique. De quoi convenir en tout cas aux critères traditionnels pour un vin de messe, le plus naturel possible et sans chaptalisation.
Occasion de donner quelques éléments de cette singulière économie :
Le Vatican avait l’habitude ces dernières années de déléguer l’achat des vins à la société UVINUM qui s’est spécialisée dans la sélection des vins fournis aux églises de l’Europe du Sud, qui a étendu son activité depuis en proposant des vins de messe choisis par des sommeliers répondant aux critères du Saint-Siège. Ils adaptent leurs sélections en fonction des pays et du goût des ecclésiastiques en place. On ne parle évidemment que de vin rouge, qui représente, selon l’Église, le symbole du sang du Christ. Pourtant peu à peu on remarque que les rouges puissants sont détrônés sur les autels par des vins blancs plus fruités, moelleux ou liquoreux, souvent aussi pour éviter les tâches.
Un bastion résiste encore, c’est le Vatican ! La région italienne de Prato, en Toscane, vient d’offrir au Pape, pour sa chapelle privée, 250 bouteilles de vin de messe (rouge) produit dans le vignoble de Capezzana, environ un an de célébrations ! Les rumeurs circulent à Rome depuis l’élection du Pape François que le Vatican aurait passé une commande importante d’une cuvée « Papale » 2008 du Domaine Varvaglione « Primitivo di Manduria » un vin du sud de l’Italie. Sur la contre-étiquette de ce vin il est précisé que c’était le vin préféré du Pape Benoit XVI. On suppose donc que c’est pour faire un cadeau au Pape retraité. Les dernières bouteilles de ce vin des Pouilles n’étaient disponibles qu’en Ontario aux USA à 15,95 $. Ne le cherchez pas, il n’y en a plus nul part!
Le marché catholique des vins de messe de tout le pays représente un gros volume, puisque la population ecclésiastique italienne, composée en gros de 29 000 religieux, consomme 800 000 litres de vin par année pendant les seuls offices. Même si ce vin est absorbé par petites gorgées de 35 millilitres en moyenne, cela représente par religieux 27,6 litres par an, exclusivement en vin de messe donc hors consommation courante lors des repas. En vérité la consommation de vin par tête d’habitant au Vatican pulvérise les records planétaires : les 832 habitants boivent chacun en moyenne pas moins de 54,78 litres par an ! Le chiffre est officiel il a fait l’objet d’un communiqué lors de la venue du nouveau Pape.
La consommation personnelle du Souverain Pontife se situe à un niveau infiniment plus modeste que ces fameux 54,78 litres, il en va de même pour ses principaux
collaborateurs beaucoup trop occupés pour avoir le temps nécessaire à l’absorption d’un tel volume du céleste breuvage. Chez nous ce besoin de vin de messe favorisa la plantation des vignes sur les meilleurs terroirs de France, un avantage pour l’exportation de nos vins. Le vin de messe a aussi joué un grand rôle dans le développement de la viticulture mondiale. Outre Atlantique les premiers vins furent élaborés par des missionnaires pour l’eucharistie en Amérique du Nord et du Sud. D’ailleurs de nombreuses propriétés viticoles ont gardé dans leur nom, ermitage, abbaye, clos, prieuré… de cette origine monastique. De même, des vignobles célèbres du Nouveau Monde sont nés du besoin des colons en vins de messe. Aujourd’hui la Napa Valley en Californie fournie l’ensemble des vins de messe de l’église américaine, ce sont des vins blancs légers aux teintes dorées, souvent moelleux.Enfin, l’Union Européenne a autorisé la mention « vin de messe » sur les étiquettes de certains vins destinés uniquement à des fins ecclésiastiques, mais les vignerons ne sont pas d’accord avec cette décision qu’ils jugent trop restrictive, car maintenant qu’ils ont obtenu cette autorisation officielle ils veulent pouvoir commercialiser plus largement ces cuvées spéciales.
DL
De manière plus prosaïque, on pourra aussi, si on cherche un vin blanc français bio et produit dans une communauté de l’Arche découvrir ce beau produit de l’Arche de la Rebellerie.
Ce vin blanc demi sec d’Anjou est spécialement élaboré pour le service de l’autel. Monocépage, il est éléboré conformément au droit canon. Une récolte manuel suivie d’une vinification à faible température permet un grand respect de la matière première et donne à ce vin des aromes fruités tout en gardant une agréable fraicheur.
Vin biologique élaboré à partir de raisins issus de l’agriculture biologique et vinifié selon le cahier des charges européen en vigueur. Certifié par Ecocert FR-BIO-001. Comme pour tous les vins biologiques de l’ESAT de la Rebellerie, les travailleurs en situation de handicap réalisent une part importante des travaux de la vigne, du chai et du conditionnement. Ils y apportent le plus grand soin pour vous proposer un produit de qualité.