RENCONTRE – La diaconie, entre économie solidaire et écologie intégrale

2018 ECOLOGIE Eglise UDV Juin 2018Le 12 juin dernier, le service formation de l‘Union diaconale du Var organisait une journée sur l’écologie. En partenariat avec Pèlerin et le Conservatoire du Littoral.

La journée rassemblait de nombreux acteurs associatifs, bénévoles et salariés, de différents horizons, ainsi que de simples citoyens avec comme ambition d’ouvrir des chemins pour « Concilier écologie sociale et environnementale dans nos pratiques associatives et pédagogiques ».

Si Gilles Rebêche, diacre, sociologue et animateur de la Diaconie du Var a assuré le fil rouge de la journée, François Fouchier, délégué régional Paca au Conservatoire du Littoral et membre actif de l’Eglise Protestante Unie, a apporté son expertise humaine et technique, en dialogue avec DL, du blog E&E.

Voici quelques extraits de l’intervention de François Fouchier :

«Sommes-nous prêts à accepter une humanité hors-sol ? Comme l’a si bien écrit Antoine de Saint-Exupéry, nous n’héritons pas la terre de nos parents, nous l’empruntons à nos enfants. Un des remèdes à la crise écologique se trouve sans doute dans le fait que nous pouvons être heureux tout en vivant sobrement. La prise de conscience, la notion de responsabilité sont très importantes.

Il est clair que nous ne maîtrisons pas la nature : le sentiment de toute puissance humaine est illusoire. Il s’agit de convertir la culpabilité en responsabilité, et nous devons sortir de l’inhibition collective. Aujourd’hui, de nouveaux modèles apparaissent sur nos littoraux comme ailleurs, tel que le bateau partage, le covoiturage…  En matière d’environnement et de justice climatique, la solidarité Nord-Sud et non la rivalité est essentielle.

Dans ses écrits, le sociologue et théologien Jacques Ellul préconise la non-puissance, en opposition avec la toute-puissance. Selon lui, il s’agit de renoncer à l’utilisation de notre puissance. Précurseur, le célèbre physicien Albert Einstein déclarait : Notre époque se caractérise par la profusion des moyens et la confusion des intentions. Cette phrase entre en résonance avec notre monde actuel. Aujourd’hui, la sagesse, la prudence devraient nous inciter à tenter le renoncement.

« Le Conservatoire du Littoral est une spécificité française. Il est à l’environnement ce que le musée du Louvre est à la culture. Créé en 1975, il détient 40.000 hectares en Provence Alpes Côte d’Azur.Son objectif est de mettre des parcelles à l’abri après les avoir rachetées. Une fois qu’ils ont été acquis, les biens rachetés deviennent inaliénables. Nous travaillons pour l’éternité ! Le territoire n’est pas une simple marchandise : il s’agit d’un patrimoine commun relevant presque du « sacré ». Parmi les exemples que je souhaite mettre en avant, il y a le Domaine de Fabrégas, à la Seyne-sur-Mer, où des détenus en fin de peine sont libérés le temps d’une journée pour venir y travailler. Il y a aussi la Calanque de Port d’Alon, à Saint-Cyr-sur-Mer, que nous avons rendue accessible pour les personnes porteuses d’un handicap.L’homme, comme la nature, les végétaux ou les animaux ne peut pas vivre hors-sol : nous avons besoin d’être enracinés dans un terroir, un terreau. Le pays je guérirai est-il écrit dans la Bible ».

Dans le dialogue avec les participants, on peut noter l’intervention de Guy Rebec, seul élu écologiste au sein du conseil municipal de la ville de Toulon et qui insiste pour que les citoyens mettent en œuvre le principe paradoxal de « non-puissance active ». Pour lui,  la jonction entre les acteurs de la solidarité et les environnementalistes est en train de se réaliser.

Source : Christophe Parel, responsable communication de l’UDV.

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