La recherche universitaire n’est pas en reste pour faire avancer l’écologie intégrale. En Grande Bretagne, par exemple, les Jésuites viennent d’ouvrir un nouvel institut de recherche à Oxford, rien que ça.
Il s’agit en fait de l’Institut Laudato si (LSI) qui s’installe sur le campus privé jésuite Campion Hall de la ville universitaire, et qui sera inauguré à la rentrée de septembre 2019. Le but du LSI est de provoquer la recherche interdisciplinaire autour des défis présentés dans l’encyclique, tout en s’enracinant dans la tradition et les pratiques ignatiennes. Ainsi, un programme s’attachera, par une méthode dialoguale entre philosophie, éthique et théologie, à croiser sciences naturelles et sociales. L’institut soutient aussi un réseau mondial d’activités liées par l’encyclique pour faciliter les collaborations et le lien entre différentes cultures et contextes.
Ouvert à des étudiants de différentes origines et formations, l’institut veut contribuer à forger des bases intellectuelles solides et des transformations structurelles suffisantes pour soutenir la nécessaires conversion écologique personnelle, communautaire et collective.
La première présidente du LSI sera la théologienne Celia Deane-Drummond, professeur de théologie et directrice du Centre pour la théologie, la science et le développement humain de l’Université Notre Dame aux USA. Elle a notamment écrit une « théologie pour une terre fragile » (2017) et une « théologie et une écologie transdisciplinaires » (2018). Elle a déclaré :
« Lorsque le pape François a publié l’encyclique Laudato Si, en juin 2015, j’ai perçu qu’un vent nouveau et rafraichissant de changement soufflait dans l’Eglise. Pour la première fois dans l’histoire de l’Eglise, des scientifiques environnementalistes, des naturalistes, des anthropologistes, croyants ou non, se mirent à s’intéresser à un tel texte. Le défi pour ceux d’entre nous qui avons travaillé au lien entre écologie, philosophie et théologie depuis un quart de siècle est de discerner comment poursuivre notre travail avec toute la rigueur intellectuelle nécessaire à partir de cette encyclique. Pour qu’elle devienne une base pour des conversions plus profondes sur un plan individuel et sociétal. Je considère qu’il s’agit d’un grand privilège et honneur d’avoir reçu la chance de diriger ce nouveau projet. »