Cet après midi, au cours de la 15e congrégation générale seront élus les 13 membres du conseil post-synodal de différents pays du continent. Le pape rajoutera d’autres membres nommés de sa part. Le synode poursuit son travail.
Une version du document final en espagnol sera lue demain au sein de l’assemblée, pour être discuté. Le point presse quotidien a permis de donner la parole a plusieurs délégués du synode. Ainsi Sœur Inés Azucena Zambrano Jara, missionnaire de Marie Immaculée et de sainte Catherine de Sienne, équatorienne, a témoigné de la belle ambiance de ce synode où les femmes ont pu s’exprimer et être écoutées, avec une participation très active de leur part.
« Nous avons ressenti être nous aussi des ‘mères synodales’, parce que nous sommes sensibles à la grande souffrance qui se vit en Amazonie et que les femmes sont là et cheminent en ce lieu. »
La religieuse a rappelé que les intuitions d’une Église au visage amazonien a déjà été évoqué en 1984 par le pape Jean Paul II.
« Pour cela, il faut continuer à partager la vision spirituelle de ces cultures indigènes qui nous partagent leur vision cosmique du monde. Il faut donc apprendre la langue autochtone de ces peuples pour pouvoir en bénéficier. C’est le seul moyen pour les connaître. »
Nicolau Nascimento de Paiva, de l’Église évangélique luthérienne du Brésil a aussi pris la parole pour rappeler l’action du Saint Esprit dans toutes les communautés et a souligné le grand respect qui s’est exprimé au cours de ces discussions. La sauvegarde de la maison commune est l’affaire de tous, a t-il rappelé.
« Quand, récemment, un quartier a brûlé dans une ville amazonienne, personne ne s’est demandé qui était catholique ou évangélique. On a travaillé ensemble pour le bien de tous. »
La place des représentants indigènes chrétiens a aussi été maintes fois soulignée. En signe d’accueil et de respect, le pape a demandé à deux d’entre eux, chrétiens, de prier pour lui et de le bénir. La veille, à l’occasion d’une question d’un journaliste sur l’idée d’un rite amazonien, Delio Siticonatzi Camaiteri, membre du peuple Ashaninca, une ethnie amazonienne du Pérou, a pris la parole de manière vigoureuse :
«Je vous vois un peu inquiets comme si vous n’étiez pas capables de comprendre ce dont l’Amazonie a besoin. Nous avons notre vision du cosmos, notre façon de voir le monde. La nature nous rapproche de Dieu. […] En tant qu’indigènes, nous vivons en harmonie avec tous les êtres vivants. […]Nous croyons en un seul Dieu. Nous devons rester unis. C’est ce que nous désirons en tant qu’indigènes. Nous avons nos propres rites, mais ce rite doit s’articuler sur le centre qu’est Jésus-Christ. Il n’y a rien d’autre à dire à ce sujet. Le centre qui nous unit dans ce Synode est Jésus-Christ. »
«Nous voulons pouvoir exprimer notre foi dans notre culture et notre langue. L’Église doit générer des visages spécifiques dans lesquels arrive une proposition chrétienne», a expliqué aussi Eleazar López Hernández, un prêtre catholique indigène appartenant au peuple zapotèque, au Mexique. Et sœur Mariluce dos Santos Mesquita, religieuse de l’ethnie Barassana, au Brésil a rajouté : « Le Pape François écoute et propose de reconnaître, d’approfondir la spiritualité indigène en interaction avec la Parole de Dieu, que nous prêchons déjà. »
E&E